Élections législatives : quel avenir pour les ministres du gouvernement Castex ?

Idèr Nabili et Aurélie Loek
Publié le 5 mai 2022 à 12h15, mis à jour le 5 mai 2022 à 12h26

Source : TF1 Info

Les 40 ministres et secrétaires d'État du gouvernement Castex devraient rester à leur poste encore plusieurs jours, au moins jusqu'à la cérémonie d'investiture.
Pour conserver une place dans la majorité, certains visent les élections législatives.
D'autres ont déjà prévu de ne pas renouveler leur engagement politique.

Si les Français ont choisi la continuité à l'occasion de l'élection présidentielle, les cartons de déménagement risquent d'être de sortie dans les prochaines semaines du côté des ministères. En déplacement, ce vendredi 29 avril, dans les Hautes-Pyrénées, le président de la République, Emmanuel Macron, a promis "de nouveaux visages" dans sa future équipe gouvernementale, tout en conservant "des éléments de continuité". Face à l'incertitude, plusieurs actuels ministres pourraient se présenter aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

Parmi eux, Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Éducation nationale et des Sports "s'intéresse" à la 4e circonscription du Loiret, confirme à l'AFP l'un de ses proches. "Il dialogue avec les différentes parties prenantes, mais pour l'instant, une investiture n'est pas actée." Ce territoire, qui comprend notamment la ville de Montargis, est actuellement détenu par Jean-Pierre Door (LR), vainqueur avec huit voix d'avance en 2017 face à la candidate LaREM, Mélusine Harlé. Lors de la présidentielle, Marine Le Pen y est arrivée en tête au premier (32%) comme au second tour (52%).

Élisabeth Borne candidate ?

La bataille des législatives intéresserait la ministre du Travail, Élisabeth Borne. D'après l'AFP, le député LREM Alain Tourret a proposé à cette fidèle d'Emmanuel Macron (elle fait partie du gouvernement depuis 2017) de reprendre sa circonscription du Calvados. De même, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sa candidature dans la 10e circonscription du Nord, "après en avoir parlé avec le président de la République" Emmanuel Macron. Il avait été élu à ce même poste en 2012 sous l'étiquette UMP. 

Clément Beaune (Affaires européennes) décrochera sans guère de doute l'investiture dans la 7e circonscription de Paris, où le sortant LREM Pacôme Rupin doit passer la main. Agnès Pannier-Runacher (Industrie) écume depuis plusieurs mois les rues de Lens, prémices de sa campagne dans le Pas-de-Calais. Sophie Cluzel (Handicap) sera pour sa part candidate à Annecy et Emmanuelle Wargon (Logement) dans le Val-de-Marne.

Outre ces membres du gouvernement, 18 ministres ou secrétaires d'État actuellement en poste ont été élus députés il y a cinq ans et pourraient donc se représenter : Marc Fesneau, Gabriel Attal, Franck Riester, Barbara Pompili, Jean-Baptiste Djebbari, Bérangère Abba, Sarah El Haïry, Olivier Dussopt, Olivia Grégoire, Geneviève Darrieussecq, Brigitte Klinkert, Laurent Pietraszewski, Joël Giraud, Nadia Hai, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon, Annick Girardin, et Amélie de Montchalin.

Une vingtaine de ministres députés sortants

Certains ont cependant d'ores et déjà annoncé leur intention de ne pas faire campagne. C'est le cas du secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Il a indiqué sur Twitter que le temps était venu de "consacrer un peu plus de temps à mes proches et à ma propre famille", souhaitant par ailleurs "laisser la place à des énergies nouvelles."

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a aussi pris cette décision, après avoir été député à Évreux depuis 2007, avec l'étiquette UMP d'abord, puis sous la bannière LaREM en 2017. "Je ne solliciterai pas de nouveau un mandat de député de l'Eure. J'ai toujours dit que je ne ferais pas plus de trois mandats. Je respecte mes promesses", a-t-il déclaré lors d'un point de presse. Mais il a assuré dans un communiqué qu'il resterait "pleinement engagé dans la vie publique" et qu'il ferait notamment campagne pour la candidate de la majorité présidentielle.

Est-ce que cela sera le cas d'Eric Dupond-Moretti ? En tout cas, il ne se présentera pas non plus, a appris l'AFP auprès de son entourage. France inter avait d'abord rapporté que le ministre de la Justice lorgnait sur la 15e circonscription du Nord, dans une région où la majorité présidentielle n'a recueilli que 9,13% des suffrages lors des régionales de 2021, lorsque le garde des Sceaux figurait lui-même sur la liste. Finalement, l'intéressé "n'a pas l'intention de briguer un mandat de député dans le Nord", a-t-on indiqué.

De son côté, le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dont la place sur les bancs de l'Assemblée est occupée par son suppléant depuis son entrée au gouvernement, a laissé planer le doute. "Nous allons avoir une discussion ce week-end sur l'organisation, mais d'une manière ou d'une autre, je participerai aux élections législatives", a-t-il déclaré fin avril sur RMC.


Idèr Nabili et Aurélie Loek

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