Législatives : ces ministres macronistes sur la sellette après le premier tour

par Maëlane LOAËC
Publié le 13 juin 2022 à 0h49

Source : TF1 Info

Parmi les 15 ministres qui jouent leur place au gouvernement en se présentant aux législatives, tous ont accédé au second tour, mais certains sont loin d'être favoris.
Quelques-uns ont même loupé la tête du classement dans leur circonscription.
D'anciens ministres macronistes ont aussi été éliminés dès le premier tour.

Ils sont 15 ministres à risquer leur place en se présentant dans la course au Palais Bourbon : en cas d'échec au second tour des législatives dimanche prochain, ils devront quitter leurs fonctions, comme les y oblige l'Élysée. À l'issue du premier tour, aucun n'a été éliminé, mais personne ne s'est qualifié d'emblée pour autant. Pour certains des membres du gouvernement, le scrutin du 19 juin s'annonce même très serré, avec le risque de louper le coche et d'être forcés d'abandonner leur ministère, quelques semaines seulement après avoir été nommés. 

Si certains ministres ont réussi à accéder à la finale avec une confortable avance, à l'instar de la Première ministre Elisabeth Borne, le ministre du Budget Gabriel Attal ou celui chargé de la Vie Démocratique Olivier Véran, d'autres sont bien plus à la peine, dont des personnalités marquantes de la Macronie. Déjouant les attentes, les postes les plus en danger ne sont pas ceux du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et celui des Solidarités Damien Abad, qui devancent de loin leurs concurrents, bien qu'ils aient été éclaboussés par des polémiques pendant la campagne. 

Un second tour incertain pour Clément Beaune et Amélie de Montchalin

Parmi ceux qui sont arrivés en tête du premier tour, mais avec une courte marge, on retrouve la ministre qui assure l'un des postes-clé du gouvernement, à l'heure de la sortie de la crise sanitaire : Brigitte Bourguignon, nommée à la Santé, obtient dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais 32,10% des voix, talonnée par Christine Engrand, candidate RN aux 30,33% des suffrages. Vient ensuite Franck Riester, ministre chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, remportant pour sa part 29,27% dans la 5e circonscription de Seine-et-Marne, juste devant le prétendant RN François Lenormand et ses 25,41%. 

D'autres ministres sont encore plus en danger : s'ils n'ont pas loupé la marche du second tour, trois d'entre eux ne sont pas parvenus à prendre la tête du scrutin ce dimanche. Clément Beaune, le ministre délégué chargé de l'Europe, figure marquante du précédent quinquennat d'Emmanuel Macron, est arrivé deuxième dans la 7e circonscription de Paris, derrière la candidate de la Nupes Caroline Mecary, arrivée en tête avec 40,43% des voix contre 35,81% pour le macroniste.

Toujours dans la capitale, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini passe en deuxième position dans la 3e circonscription face à Léa Balage El Mariky, investie par l'alliance de gauche également : le délégué général d'En Marche! a obtenu 32,50% des voix, soit six de moins que son adversaire de gauche.

Autre poste sur la sellette : celui d'Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique, l'un des ministères centraux pour ce nouveau quinquennat qu'Emmanuel Macron a promis de placer sous le signe de l'écologie. Dans la 6e circonscription de l'Essonne, le candidat de la Nupes Jérôme Guedj a obtenu 38,31% des voix, loin devant l'ancienne ministre de la Fonction publique et ses 31,46% des bulletins. 

Jean-Michel Blanquer et Emmanuelle Wargon hors jeu dès le premier tour

Au-delà des ministres actuels, plusieurs membres du précédent gouvernement ont également été mis en difficulté. Dans la 7e circonscription de Val-de-Marne, l'Insoumise investie par la Nupes Rachel Keke, ancienne femme de chambre qui avait pris la tête d'une grève marquante à l'hôtel Ibis Batignolles à Paris, a laissé l'ex-ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu loin derrière elle, remportant 37,22% des voix, soit 14 points de plus que son adversaire. 

D'autres ont même été éliminés d'office, dès le premier tour. Parmi eux, une personnalité marquante du premier mandat d'Emmanuel Macron : l'ancien ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qui a essuyé une campagne particulièrement chahutée, a échoué au pied du podium. Avec 18,89% des voix, il a été dépassé par le candidat du RN Thomas Ménagé, arrivé en tête avec 31,45% des bulletins, et le prétendant de la Nupes Bruno Nottin (19,43%).  

Autre revers pour la Macronie : dans la 8e circonscription de Val-de-Marne, l’ex-ministre du Logement Emmanuelle Wargon manque de loin la finale. Avec 18,93% des voix, elle finit troisième derrière le prétendant de la Nupes Erik Pagès (28,16%) et le LR Michel Herbillon (37,48%), l'un des rares adversaires de droite à prendre l'avantage sur le camp présidentiel. 

Quant aux figures du camp présidentiel à l'Assemblée, elles devront se battre pour remporter le second tour. Dans la 6e circonscription du Finistère où se représentait le président de l'Hémicycle Richard Ferrand, ce dernier s'est classé premier avec 33,56% des suffrages, devançant de deux points seulement la candidate de l'alliance de gauche Mélanie Thomin. Quant au député et président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale Christophe Castaner, candidat à sa réélection dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, il est arrivé en tête avec 30,16% des voix, suivi d'un seul point par un autre prétendant de la Nupes, Léo Walter. 


Maëlane LOAËC

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