"Il faut qu'il dégonfle sa tête" : Éric Zemmour peine à créer son "bloc national" pour les législatives

Publié le 26 avril 2022 à 16h13, mis à jour le 12 mai 2022 à 14h22

Source : TF1 Info

Dimanche, Éric Zemmour a appelé "le bloc national à s'unir et se rassembler" pour concurrencer Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon aux élections législatives.
Mais depuis, l'ex-polémiste fait face aux refus du Rassemblement national et des élus LR qui pourraient être compatibles avec ses idées.

Alors que l'union de la gauche avance, l'union de la droite a du plomb dans l'aile. Dimanche soir, après la réélection d’Emmanuel Macron, Éric Zemmour a très vite appelé "le bloc national à s’unir et se rassembler" pour les élections législatives, estimant qu'il ne pouvait "y avoir de victoire électorale sans l’alliance entre toutes les droites", a-t-il ajouté, faisant un appel du pied au Rassemblement national et à une partie des Républicains. 

Lundi, les vice-présidents de Reconquête! ont même appelé à une rencontre avec le RN pour discuter et "aboutir le plus rapidement possible à un accord d’intérêt général et de bien commun pour notre patrie". Mais depuis, personne n’a répondu positivement à l’ancien polémiste. 

Dès lundi, les membres du Rassemblement national avaient rejeté sa main tendue. "Il n'y a pas d'alliance de partis", avait prévenu Jordan Bardella, alors que dès février Marine Le Pen avait écarté toute possibilité d'accord avec les candidats de Reconquête! venus du RN. Les proches de Marine Le Pen ne digéraient pas non plus que ceux d'Éric Zemmour ne reconnaissent pas le leadership de la députée du Nord : "Il faudrait qu’il accepte que Marine Le Pen est la cheffe de l’opposition", avait ainsi estimé lundi Jean-Philippe Tanguy, ex-numéro deux de la campagne. Ni que l'ex-journaliste ait pointé du doigt que dimanche, un Le Pen avait perdu une élection présidentielle pour la 8e fois. Éric Zemmour, "il faut qu'il dégonfle sa tête, qui est énorme, et qu'il arrête d'insulter les gens", avait notamment cinglé Louis Aliot, vice-président du RN.

Reconquête! apaise son discours... en vain

C'est pour cela que ce mardi, la vice-présidente de Reconquête! Marion Maréchal a reconnu que "naturellement le chef de file est celui qui a obtenu le plus de voix aux élections, en l'occurrence Marine Le Pen". "On se retrouve en fait à débattre dans une cour de récréation au lieu de regarder l'enjeu essentiel", a-t-elle estimé, regrettant que "si on commence à faire l'archéologie des petites phrases blessantes et excessives pendant la campagne, on ne va pas s'en sortir". Mais pas sûr que cela suffise. 

Reconquête! fait également les yeux doux à certains membres des Républicains, qui ont réaffirmé ce mardi leur indépendance. Sur France Inter, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy a déclaré que "le sujet ça n'est pas de construire des accords d'appareils. (...) Moi je crois à l'union de la droite à partir du projet, du contenu. (...) Éric Zemmour a considéré que les vieux partis étaient morts, avaient disparus. Je crois qu'ils sont nécessaires", a-t-il ajouté. "Ce n’est pas l’union des droites, ce que propose Éric Zemmour, c’est que la droite et l’extrême droite s‘unissent", a estimé Jean-François Copé sur Europe 1. "Je suis en désaccord total avec cette idée, qui est à l’encontre de tout ce pour quoi nous nous battons", a-t-il ajouté, regrettant que "malheureusement il y a un peu de porosité" entre certains LR et les idées de l'ancien polémiste. Ces fins de non-recevoir mettent au pied du mur le jeune parti d'Éric Zemmour et son avenir.


Justine FAURE

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