Législatives : Fabien Roussel demande à LFI de "revoir" la candidature de Taha Bouhafs

par Maëlane LOAËC
Publié le 9 mai 2022 à 12h44, mis à jour le 9 mai 2022 à 14h59

Source : TF1 Info

Le Premier secrétaire du PCF a reproché aux Insoumis d'avoir investi, dans la 14e circonscription du Rhône, le candidat visé par une affaire juridique pour injure raciale.
Un poste de député également convoité par la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard.
En réponse, Taha Bouhafs a appelé au respect de l'accord de l'union de gauche.

C'est l'une des quelques investitures arbitrées suite à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui divisent déjà dans les rangs de l'union de gauche, conclue la semaine passée entre socialistes, Insoumis, communistes et Verts. Samedi, le journaliste militant Taha Bouhafs a annoncé sur Twitter "avec beaucoup de fierté" être officiellement investi dans la 14e circonscription du Rhône, dans la métropole de Lyon, qui a été réservée aux Insoumis par l'accord. Mais ce poste est également convoité par Michèle Picard, la maire communiste de l'une des villes de la circonscription, Vénissieux. 

Invité de France 2 lundi, l'ancien candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, s'est montré solidaire de l'élue de son parti, face à cette nomination qui a déjà suscité plusieurs critiques : "Nous demandons donc à la France insoumise de revoir cette candidature" pour "créer les conditions de gagner là-bas face à En marche et au Front national", a-t-il lancé. 

"Je comprends parfaitement la colère et la candidature de Michèle Picard. Nous avons dit à la France insoumise qu'il y avait un problème, nous continuons de discuter. Car effectivement, je ne comprends pas que LFI puisse présenter sous ses couleurs quelqu'un condamné en première instance pour injure raciale", a assuré le Premier secrétaire du PCF, expliquant qu'il a déposé lui-même un texte de loi "demandant à rendre inéligible ceux qui ont de telles condamnations"

Le journaliste militant a été condamné en septembre 2021 à 1500 euros d'amende, notamment pour injure publique, pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d'"Arabe de service". "Il a fait appel, mais s'il est condamné en deuxième instance, il devra remettre son mandat, ce qui n'est pas acceptable", a ajouté le Premier secrétaire du PCF. 

"Vous devez respecter l’accord et retirer votre candidate cumularde", réplique Taha Bouhafs

Sur Twitter, Taha Bouhafs n'a pas manqué de répondre à l'ancien prétendant à l'Élysée en refusant toute marche arrière. "Vous devez respecter l’accord que vous avez signé et retirer votre candidate cumularde", qui est aussi vice-président de la métropole de Lyon, a-t-il écrit. Il a indiqué cependant à tort qu'elle était conseillère régionale, mandat qu'elle n'a jamais brigué. Par ailleurs, il a pointé le fait que Michèle Picard avait été "candidate perdante aux législatives de 2012 ET de 2017 arrivant 4ème derrière LFI" à ce dernier scrutin, et quatrième en 2012, derrière le PS, le FN et l'UMP, sous l'étiquette Front de gauche.

"Après avoir fait perdre la gauche aux présidentielles, essayez de ne pas faire capoter les législatives aussi", a-t-il ajouté. Fabien Roussel est en effet accusé par des militants insoumis d'avoir conduit à l'élimination de Jean-Luc Mélenchon aux portes du second tour, pour avoir refusé de se rallier à lui et proposé sa propre candidature, des allégations qu'il réfute.

Le journaliste militant a également estimé qu'il n'avait pas de "leçon d’antiracisme à recevoir d’un gars qui a manifesté aux côtés d’Éric Zemmour", renvoyant probablement à une manifestation de policiers organisée en mai 2021, à laquelle le député communiste et le fondateur du parti d'extrême droite Reconquête! avaient en effet pris part, mais au même titre que les leaders socialiste Olivier Faure et écologiste Yannick Jadot. Les Insoumis l'avaient en revanche boudée.

Et d'ajouter : "Qui a refusé de participer à une marche contre l’islamophobie après un attentat contre une mosquée", en référence aux réticences de Fabien Roussel de rejoindre l'appel à une mobilisation lancée le 10 novembre 2019, à l'initiative de Taha Bouhafs notamment, après une attaque contre la mosquée de Bayonne. Il a aussi accusé Fabien Roussel d'avoir "fait campagne en invitant le printemps républicain", un mouvement politique hostile à l'extrême gauche et qui a annoncé son soutien à Emmanuel Macron. "Maintenant stop", a-t-il écrit.


Maëlane LOAËC

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info