Législatives, J-4 avant le second tour : les "Confidentiels" du service politique TF1/LCI

Julien Arnaud, Matthieu Desmoulins
Publié le 15 juin 2022 à 17h30

Source : JT 20h Semaine

Chaque semaine, le service politique de TF1 et LCI vous propose de découvrir les coulisses de cette campagne.
Tour d'horizon de l'actualité à quatre jours du second tour.

Plongez dans les coulisses de la campagne. À l'occasion des élections législatives 2022, les journalistes du service politique de TF1 et LCI vous proposent un petit tour d'horizon des à-côtés de la bataille pour ce scrutin qui, à quatre jour du second tour, se cristallise autour de l'opposition frontale entre l'actuelle majorité présidentielle d'Emmanuel Macron et la Nouvelle union populaire (Nupes) associant les partis de gauche derrière Jean-Luc Mélenchon. 

De nouveaux ministres après les législatives ?

Il y aura bien du changement au lendemain du second tour. Si Emmanuel Macron obtient sa majorité, il faudra compter des entrants à des secrétariats d’État ou des ministères inexistants à l’heure actuelle (Transports, Ville, Logement, Ruralité, etc.), mais aussi des entrants pour remplacer d’éventuels ministres sortants en cas de défaite dimanche soir, comme le veut la règle imposée dans la majorité présidentielle.  

"Jean-Noël Barrot [actuel député Modem, NDLR], s’il regagne sa circo, devrait rentrer au gouvernement" parie un ministre. "Sarah El-Hairy aussi, pourquoi pas", estime la même source au sujet de celle qui était déjà secrétaire d’État dans le précédent quinquennat. "Mais il faut absolument un MoDem supplémentaire", conclut ce même ministre. Aujourd’hui, il y a deux ministres issus du parti de François Bayrou au sein de l'exécutif d'Elisabeth Borne. 

La majorité avait pourtant promis un gouvernement resserré. Une armée mexicaine fournirait du pain bénit pour les oppositions. "Un gouvernement resserré, ce n’est pas un gouvernement", rétorque un autre ministre. "Si on doit être soixante pour être efficaces, il faut qu'on soit 60", tranche un autre ministre. 

Inquiétude sur l'après-législatives

"Il faut que tout le monde s'apaise." Cette demande quasi solennelle est lancée par un membre du gouvernement. "Après les législatives, il risque d'y avoir une guerre de succession, à droite et au sein d’Ensemble. Bruno Le Maire peut nous faire une sortie, Gérald Darmanin peut jouer la carte de l'Union droite-centre. Et Edouard Philippe peut dire 'regardez, moi, j’ai des élus'."  2027 est déjà en ligne de mire ! 

La Nupes lorgne la commission des finances

Il y a un poste clé à l’Assemblée : la présidence de la commission des finances. Petit rappel : ce poste est réservé à l’opposition et ce n’est pas seulement un usage. C’est désormais inscrit dans le règlement du Palais Bourbon. Dans un premier temps, chaque groupe désigne son candidat, puis un vote se déroule au sein de la commission. Il est de tradition que la majorité ne prenne pas part au scrutin. Le poste est renouvelé tous les ans. 

A priori donc, la présidence  reviendrait à la Nupes, si l’on se fie aux résultats du 1er tour des législatives. "Une socialiste ferait l'affaire [...] Je pense qu'on peut laisser la Nupes se débrouiller, les opposants en interne à Mélenchon ne laisseront pas LFI la récupérer", analyse un ministre. Un de ses collègues de poursuivre : "La Nupes peut faire un 'gentleman agreement'. Laisser Valérie Rabaud (PS) à la commission des finances plutôt qu'Eric Coquerel, et François Ruffin ou Ugo Bernalicis à la questure, ce serait moins perturbant pour l'Assemblée". Réponse le 30 juin en fin de matinée, jour du vote pour élire la présidente ou le président de la commission des finances. 

Que va faire Marine Le Pen ?

Marine Le Pen a laissé planer le doute sur l'après législatives, laissant entendre à plusieurs reprises qu'elle pourrait laisser définitivement la présidence du RN pour se consacrer à son mandat de députée, si elle est réélue. Mais rien ne semble tranché. "Si j'ai un groupe à l’Assemblée, ça va participer à la réflexion de quitter la présidence  du RN… Après, si je n'en ai pas...", a confié récemment en privé celle qui s’est mise en retrait de la tête du Rassemblement National pour mener la campagne présidentielle.  "N’y a-t-il pas un risque de soulever trop vite le couvercle en partant ? Paradoxalement, quand un parti grandit et approche de la victoire, cela atténue les querelles personnelles", veut croire la direction du parti. 


Julien Arnaud, Matthieu Desmoulins

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