TOUR D'HORIZON - Avant le second tour des élections régionales ce dimanche, LCI récapitule les enjeux du scrutin dans les 13 régions métropolitaines.
L'abstention sera-t-elle de nouveau la grande gagnante du scrutin ? Les surprises seront-elles au rendez-vous ou la logique sera-t-elle respectée ? Avant le second tour des élections régionales et départementales qui aura lieu ce dimanche 27 juin, LCI fait le point sur les enjeux, région par région.
Ile-de-France
Valérie Pécresse arrivera-t-elle à se sortir du piège tendu par la gauche ? Car c'est de l'union des écologistes, des socialistes et des insoumis que vient le danger pour la présidente sortante, peu menacée par La République en marche (11,7% au premier tour) et le Rassemblement national (13,1%). Unis, Julien Bayou, Audrey Pulvar et Clémentine Autain peuvent atteindre les 35%, presque autant que le score de l'ancienne LR au premier tour (36,1%). D'autant plus qu'elle ne bénéficiera pas du report de voix de Laurent Saint-Martin, qui a maintenu sa liste.
Provence-Alpes-Côte-d'Azur
À l'issue du premier tour, la région PACA est la seule où le Rassemblement national a encore des chances de l'emporter. Après le retrait de l'écologiste Jean-Laurent Félizia, Renaud Muselier (LR et majorité présidentielle) affronte en duel Thierry Mariani (RN). Ce dernier, arrivé en tête avec 36,3% des voix au premier tour contre 31,9% pour Renaud Muselier, continue de constituer une forte menace.
Selon un sondage Ifop Fiducial pour LCI publié ce 23 juin, Renaud Muselier ne l'emporterait que d'une courte tête au second tour, avec 51% des voix. Les déclarations de soutien de personnalités de droite comme Eric Ciotti et Nicolas Sarkozy l'aideront-ils à creuser l'écart ?
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Hauts-de-France
Le suspens est moindre dans les Hauts-de-France, où Xavier Bertrand, engagé dans une triangulaire face à Sébastien Chenu (RN) et Karima Delli (gauche unie) devrait être confortablement réélu. La République en marche ayant appelé à voter pour le président sortant, l'ex-LR candidat à la présidentielle 2022 devrait encore conforter son bon score du premier tour (41,4%).
Auvergne-Rhône-Alpes
Laurent Wauquiez devrait être réélu dans un fauteuil dimanche prochain. Celui qui a réalisé le meilleur score des Républicains au premier tour dimanche dernier (43,8%) affrontera le représentant du RN Andréa Kotarac et l'écologiste Fabienne Grébert, alliée à la socialiste Najat-Vallaud-Belkacem et à la communiste Cécile Cukierman. À l'instar de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, ce succès lui permettrait de se positionner comme un sérieux candidat à l'investiture LR pour la présidentielle de 2022.
Bourgogne-Franche-Comté
C'est une quadrangulaire qui attend les électeurs dans cette région, où la socialiste Marie-Guite Dufay est candidate et favorite à sa réélection. Arrivée en tête au premier tour devant Julien Odoul (RN), celle qui s'est alliée avec les écologistes affrontera le LR Gilles Platret et le candidat de la majorité Denis Thuriot, qui n'a pas souhaité se désister, ne jugeant pas le danger RN assez important et arguant que la présidente sortante avait refusé toute alliance. Marie-Guite Dufay, estimant que LaREM "joue les apprentis sorciers", a appelé à la mobilisation face à un risque de sursaut de l'électorat du Rassemblement national.
Bretagne
Pas moins de cinq listes seront présentes au second tour. Parmi elles, celles des deux protégés de Jean-Yves Le Drian, le socialiste Loïg Chesnais-Girard et l'ex-PS soutenu par LaREM Thierry Burlot, qui n'ont jamais réussi à se mettre d'accord et à s'unir. Après le premier tour l'avantage est au socialiste, également président sortant, arrivé en tête avec 20,9% des voix devant la candidate LR (16,3%), Thierry Burlot (15,5%) et les écologistes (14,8%). D'autant plus qu'il a signé un accord avec l'ancien maire antipesticides de Langouët Daniel Cueff, qui avait recueilli 6,5% des voix dimanche dernier.
Centre-Val-de-Loire
Face à la contre-performance du ministre MoDem Marc Fesneau et du Rassemblement national emmené par Aleksandar Nikolic, le socialiste François Bonneau a des raisons d'y croire. D'autant qu'il a réussi à s'unir avec les écologistes, contrairement au candidat de la majorité présidentielle et du candidat LR Nicolas Forissier qui n'ont pas trouvé de terrain d'entente. Les 24,8% de François Bonneau au premier tour, ajoutés aux 10,8% de Charles Fournier devraient lui permettre de tirer son épingle du jeu face à des adversaires divisés.
Corse
Quatre listes s'affronteront dans ces élections territoriales : trois nationalistes et une d'union de la droite. La liste autonomiste de Gilles Simeoni, arrivée en tête au premier tour (29,2%), affrontera celle de Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et chef de file d'une droite unie (24,9%), celle de Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti indépendantiste radical Core in Fronte (8,4%), et celle d'union PNC-Corsica Libera emmenée par Jean-Christophe Angelini, qui avait obtenu 13,2% des voix. Le président sortant de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, victime de la désunion nationaliste, ne sera sur aucune liste au second tour, et quittera l'Assemblée de Corse où il siégeait depuis 29 ans.
Grand Est
Le président sortant Jean Rottner (LR) devrait bénéficier des divisions entre les trois autres listes qualifiées pour le second tour. La liste écologiste d'Eliane Romani (14,6% au premier tour) n'a pas fusionné avec celle d'Aurélie Filipetti (ex-PS, 8,6%), tandis que le RN Laurent Jacobelli a fait un moins bon score que prévu au premier tour (21,1%) et que la liste de la majorité présidentielle emmenée par la ministre Brigitte Klinkert s'est qualifiée de justesse avec 10,7% des voix.
Normandie
Peu de suspens ici aussi. Le président sortant Hervé Morin est aisément arrivé en tête au premier tour dimanche dernier avec 36,8% des voix, loin devant Nicolas Bay (RN, 19,8%). Aucune liste de s'est désistée pour le second tour, ce qui devrait profiter au centriste.
Nouvelle-Aquitaine
Là encore, la division règne, puisque cinq listes sont toujours en lice dans cette région dirigée par le socialiste Alain Rousset. La faute en partie au PS (28,3%) et à EELV (12,09%), qui n'ont pas réussi à s'allier. Les dix points d'avance du président sortant sur le RN au premier tour, et 15 points d'avance sur la ministre Geneviève Darrieussecq devraient tout de même permettre à Alain Rousset d'être réélu dimanche.
Occitanie
La présidente sortante Carole Delga a déjoué tous les pronostics en devançant largement le représentant du RN Jean-Paul Garraud au premier tour (39,5% contre 22,6%). Elle devrait sortir facilement vainqueure de la triangulaire composée également de la liste LR menée par Aurélien Pradié (12,1% au premier tour). Elle ne devrait pas payer son manque d'accord avec la liste écologiste d'Antoine Maurice (8,8%).
Pays de la Loire
Le second tour s'annonce tendu dans les Pays de la Loire, où les deux candidats arrivés en tête dimanche dernier s'écharpent par communiqués interposés et ont refusé de débattre l'un contre l'autre dans l'entre-deux-tours. Dans cette région, les enjeux sont proches de ceux de l'Ile-de-France : la présidente sortante Christelle Morançais (LR) est favorite, mais menacée par une gauche unie, emmenée par le député soutenu par EELV Matthieu Orphelin. Ses 34,3% obtenus au premier tour sont à portée de l'écologiste (18,7%) allié au socialiste Guillaume Garot (16,3%).