Régionales en Paca : le recours de LR contre Thierry Mariani (RN) jugé "irrecevable"

Publié le 16 juin 2021 à 18h35
Thierry Mariani, candidat RN en région PACA
Thierry Mariani, candidat RN en région PACA - Source : Martin BUREAU / AFP

REGIONALES - Le tribunal judiciaire d'Avignon a jugé mercredi "irrecevable" la requête d'élus LR - car déposée hors délai - qui contestaient la régularité de la candidature de Thierry Mariani (RN), qu'ils accusent de ne pas être réellement domicilié dans la région.

Sa campagne pourra se poursuivre sans incident. Déposé hors délai, le recours contre Thierry Mariani (RN) a été jugé ce mercredi "irrecevable" par le tribunal judiciaire d'Avignon. À l'initiative, des élus LR qui contestaient la régularité de la candidature du député européen. Ce dernier est en tête des sondages, au premier et au second tour, pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui se déroulent les 20 et 27 juin prochains. 

Cinq électeurs avignonnais membres des Républicains avaient saisi la justice pour obtenir la radiation des listes électorales de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy. Ils estiment qu'il ne possède pas un "domicile réel" dans la ville, comme il l'affirme, et donc d'un attachement suffisant avec la région dans laquelle il se présente, comme l'exige le code électoral.

"Depuis un mois, M. Muselier et son clan pourrissent la campagne électorale autour de rumeurs sur ma domiciliation, cherchant par tous les moyens à m’empêcher d’être candidat", avait réagi Thierry Mariani sur Twitter. Dès le début de l'audience, l'avocat du député européen, Me Frédéric-Pierre Vos, a expliqué que la requête avait été déposée hors délais, soit huit jours après la publication des listes électorales réactualisées alors que le code électoral prévoit une limite de sept jours pour tout dépôt de requête en la matière. 

Afin de donner plus de poids à cette affirmation, Me Vos avait présenté à l'audience une attestation de la mairie d'Avignon indiquant que la publication des listes avaient eu lieu le 31 mai alors que la requête, elle, avait été enregistrée le 8 juin, c’est-à-dire avec 24 heures de retard. A contrario, il revenait aux requérants d'apporter la preuve matérielle que leur recours avait bien été effectué dans les délais. En d'autres termes, ils se devaient de fournir au tribunal la date certaine de publication de la liste. Constatant cette absence, le tribunal a déclaré "leur pourvoi irrecevable". Il ne s'est par conséquent pas prononcé sur le fond du dossier.

Il y a une manœuvre électorale
Me Frédéric-Pierre Vos, avocat de Thierry Mariani

La polémique sur l’éligibilité de Thierry Mariani avait débuté le 2 juin avec la publication d’une enquête du Canard enchainé accusant le candidat soutenu par Marine Le Pen d'avoir justifié sa capacité à se présenter dans la région, en déclarant une "domiciliation bidon", un studio loué par une conseillère régionale et élu municipale RN d’Avignon, Anne-Sophie Rigault, dans lequel l’élu a déclaré au journal ne pas y passer sa vie, mais y dormir "quelque fois". Or, le Code civil définit 

le domicile réel comme le lieu où la personne a "son principal établissement".

 À l'approche des élections régionales, l'affaire a pris un tournant politique. On comptait en effet, parmi les requérants, un conseiller régional du parti Les Républicains (LR) sortant, Michel Bissière, et deux autres adhérents de LR, Michel Rabemahefa et Serge Perramond, membres du comité de la 1ère circonscription du Vaucluse. Par ailleurs, la requête était portée par l’avocat Xavier Cachard, élu régional, un ami proche du président LR de la région, Renaud Muselier, en difficulté face à Thierry Mariani pour conserver la région Paca. "Il y a une manœuvre électorale. On cherche à faire passer Thierry Mariani pour un parachuté parisien", a déclaré devant le tribunal Frédéric-Pierre Vos. 

La question de la domiciliation du candidat RN, maire de Valréas (Vaucluse) pendant 16 ans et élu à la région jusqu'en 2015, fait l’objet d’un bras de fer avec le président LR sortant de Paca, Renaud Muselier. Pour ce dernier, Thierry Mariani est un "usurpateur, un imposteur", qui a abandonné depuis longtemps sa région d’origine et habite aujourd’hui Paris. Le candidat RN, qui conteste disposer d’un domicile fictif à Avignon, a dénoncé des affirmations "farfelues et de mauvaise foi" estimant que son adversaire LR était "pris de panique"  face à des prévisions défavorables. Selon notre sondage Ifop Fiducial pour LCI et Le Figaro, Thierry Mariani accentue son avance au premier tour, avec 41% des intentions de vote contre 34% pour le président sortant Renaud Muselier. En cas de triangulaire au second tour, il l'emporterait largement. En cas de retrait de la gauche, les deux hommes sont au coude à coude.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info