INVITÉE LCI - Au lendemain d'une journée de grève nationale, la ministre chargée des Transports, Elisabeth Borne, a estimé qu'il y avait "une volonté de certains syndicats de faire un amalgame entre tous les sujets".
"On est déterminés à mener une réforme essentielle pour la réforme de la SNCF." La ministre des Transports, Elisabeth Borne, était invitée de LCI ce matin au lendemain d'une journée de grève nationale, où la SNCF a enregistré un taux de participation de 35,4%. "C'est à peu près conforme à ce qui était attendu", a-t-elle indiqué, assurant que le service minimum avait été assuré.
Elle s'est ensuite longuement exprimée sur la réforme à venir de la SNCF. "On est en train de lancer une réforme globale essentielle pour l’avenir de la SNCF, a avancé la ministre. On met sur la table des sujets qui sont sous le tapis depuis des années."
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Grève du 22 mars
En réaction au mouvement de grève de ce mardi, Elisabeth Borne a estimé qu'il y avait "une volonté de certains syndicats de faire un amalgame entre tous les sujets". On voit les syndicats aujourd’hui et lundi, a assuré la ministre. Je leur ai dit que je souhaite vraiment que cette négociation et concertation permettent d’aboutir à des résultats concrets".
Alors que la prochaine grève nationale est prévue le 3 avril prochain, la ministre souhaite "utiliser à plein ces 10 jours restant pour avancer dans les négociations, rassurer les cheminots, trouver des réponses et avancer sur la loi qui sera discutée au parlement au début du mois d'avril". Et d'ajouter : "Le gouvernement ne souhaite pas passer en force".
Statut des cheminots
Sur la question du statut des cheminots, Elisabeth Borne a assuré qu'elle irait jusqu'au bout, tout en rappelant que cette mesure concernerait uniquement les futurs embauchés. "Les cheminots qui sont aujourd'hui sous le statut garderont leur statut."
Ouverture à la concurrence
Le gouvernement doit présenter avant l'été un plan de compétitivité pour préparer l'ouverture à la concurrence. "L’ouverture à la concurrence a été décidée dans le précédent quinquennat et elle est attendue, a réaffirmé Elisabeth Borne sur LCI. Il faut que la SNCF s’y prépare".
Vers une privatisation ?
Certaines voix, dont Marine Le Pen, assurent que la mise en concurrence de la SNCF aura pour conséquence la privatisation à terme. Une affirmation que réfute avec véhémence la ministre des Transports. "Tous ceux qui viennent brandir des épouvantails de privatisation, c’est pour faire peur, répond-elle. La SNCF est un grand service public et ça le restera. Personne ne l’a remis en cause, donc arrêtons d’agiter les peurs".
"Petites lignes"
Interrogée sur une éventuelle suppression des "petites lignes" ferroviaires, la ministre a répondu qu'il n'y avait "aucun projet de fermer des petites lignes et de décider à Paris ce qui allait se passer dans les régions". Et d'assurer : "Je dis clairement que l’Etat est engagé avec les régions à investir 1,5 milliards d’euros dans ces lignes et l’Etat va tenir ses engagements".
Air France
Egalement interrogée sur la grève à Air France ce vendredi, la ministre des Transports en a appelé à la responsabilité des syndicats. "Je laisse l’entreprise mener ses négociations avec ses salariés et j’en appelle à la responsabilité de intersyndicale, a-t-elle indiqué. Air France a besoin d’avoir de l’argent pour renouveler sa flotte d’avion, ne cassons pas la dynamique de développement" de la compagnie aérienne.