Violences conjugales : Elisabeth Moreno annonce la création de 16 centres pour "éloigner les agresseurs"

C'est dans un contexte de fragilisation, lié au couvre-feu exigé par la crise sanitaire, que le gouvernement prend des mesures supplémentaires pour protéger les femmes victimes de violences conjugales. "Pendant la première période de confinement, nous nous sommes bien évidemment aperçus que les violences conjugales étaient exacerbées", déplore Elisabeth Moreno. 

"Quand vous vivez à plusieurs dans un espace confiné où vous ne pouvez pas sortir, où vous n'avez plus cette liberté d'aller et venir, cela peut créer des tensions, s'inquiète la ministre de l'Egalité entre les femmes et les hommes. Néanmoins, "absolument rien n'explique les violences conjugales. Quand cela arrive, il faut être capable de réagir", poursuit-elle, avant de détailler des mesures.  

Une mesure grand public, tout d'abord. La plateforme de VTC Uber, qui avait offert 1000 trajets gratuits aux femmes victimes de violences lors du premier confinement, a décidé de reconduire cette opération dès maintenant et jusqu'à fin 2020. Il leur suffit d'appeler le 3919, de demander de l'aide, afin d'obtenir un code à utiliser directement sur la plateforme. 1000 trajets supplémentaires vont être débloqués par la plateforme. "C'est important car quand vous vivez dans une zone rurale, que vous n'avez pas de véhicule ou que la première borne de taxi est à 15kms, c'est extrêmement difficile de partir et de partir vite", commente l'invitée politique de LCI. "Il faut accompagner ces femmes qui sont dans un désarroi total et souvent isolées."

Autre annonce formulée ce matin sur LCI par Elisabeth Moreno : l'ouverture de 16 lieux pour prendre en charge des hommes violents. Une mesure issue du Grenelle des violences conjugales du 3 septembre 2019 parmi 46 autres. "Il est important d'écouter les femmes lorsqu'elles viennent déposer plainte, oui, de les soigner, oui, mais aussi d'éloigner les agresseurs (...) et surtout d'éviter la récidive", défend la ministre. 

Au sein de ces centres d'accueil, qui vont ouvrir d'ici la fin de l'année, les agresseurs seront pris en charge d'un point de vue psychologique et médical, puis accompagnés dans leur réinsertion professionnelle.

Elisabeth Moreno a par ailleurs rappelé que la création de 1000 places d'hébergement supplémentaires pour les femmes victimes de violences avait été lancée en septembre sous l'impulsion de la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

146 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2019. "38% des hommes qui ont commis des féminicides en 2019 étaient sous emprise d'alcool, de la drogue, n'avaient pas d'emploi", souligne la ministre. Elle assure que les chiffres vont baisser en 2020. "Ces mesures vont nous permettre de réduire ces chiffres. Nous y travaillons avec détermination", affirme-t-elle sur LCI.  

Enfin, Elisabeth Moreno tient à rappeler qu'en cas de danger, les femmes peuvent appeler le 17. "Les policiers et les gendarmes ont été formés et sont au fait de ce qu'il peut se passer dans ce genre de situations". Lorsqu'elles ne peuvent pas téléphoner, celles-ci peuvent envoyer un message de secours au 114. "Nous préparons tout pour que les crises du confinement ne se reproduisent pas", termine l'invitée politique de LCI. "Pour lutter contre ce fléau, tout le monde doit s'y mettre."

"Mes parents sont illettrés mais ils m’ont appris des choses qu’on n'apprend pas dans les livres". Ecoutez l'interview d'Elisabeth Moreno dans "Expertes à la la une", le podcast qui part à la rencontre de celles qui ont des choses à dire, qui sont expertes dans les domaines de la science, de la culture, de l'économie, du sport ou encore de la politique.

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