Emmanuel Macron a estimé ce mercredi sur TF1 qu'il fallait "aller chercher" les bénéficiaires du RSA et les "responsabiliser".De nombreuses associations de lutte contre la pauvreté ont dénoncé ces propos, fustigeant le "mépris" du chef de l'État.
Il n'y a pas que les retraites qui hérissent les opposants à Emmanuel Macron. Plusieurs associations de lutte contre la précarité se sont indignées ce mercredi des propos du président de la République, selon qui le "sentiment d'injustice" en France se nourrit en partie du fait que certains "ne travaillent jamais". "Ce sentiment d'injustice, c'est de dire au fond 'c'est toujours nous qui bossons, à qui on demande des efforts'", a résumé le chef de l'État dans son interview au 13H de TF1.
"Beaucoup de travailleurs disent : 'Vous nous demandez des efforts, (mais) il y a des gens qui ne travaillent jamais (et qui) auront le minimum vieillesse'", a ajouté Emmanuel Macron. De ce fait, il faut "aller chercher" les bénéficiaires du RSA, les aider à "revenir vers l'emploi" et les "responsabiliser", car certains ne travaillent plus "parfois depuis des années ou des dizaines d'années", a-t-il encore affirmé.
"Apaiser, ce n'est pas opposer ceux qui travaillent et ceux qui sont écartés de l'emploi"
Ces déclarations ont été vivement critiquées par plusieurs associations de lutte contre la pauvreté et d'aide aux plus précaires. Le mouvement national des chômeurs et précaires y a ainsi vu "mépris, arrogance, égo". Pour le collectif Alerte, qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté, "rassembler et apaiser, cela ne peut pas être en opposant ceux qui travaillent et ceux qui sont écartés de l'emploi". "Nous plaidons pour un droit au travail, mais aussi pour un revenu digne pour tous", a ajouté ce collectif sur Twitter.
Le président de la République "s'attaque aux personnes au RSA et au minimum vieillesse", ce qui revient à véhiculer "toujours les mêmes idées fausses", a fustigé de son côté ATD Quart Monde. "Emmanuel Macron est en train de nous expliquer que la colère des Français, en fait, est due aux assistés au RSA qui vont profiter du minimum vieillesse ?? #leculot", a tweeté Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre. "Désigner les chômeurs à la vindicte populaire jusque dans leur retraite, quel misérable calcul politique."
Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron évoque des changements autour des bénéficiaires du RSA. Au cours de la dernière campagne présidentielle, il avait indiqué vouloir conditionner son versement à 15 ou 20 heures d'activité d'insertion par semaine.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDes enfants attaqués au couteau à Annecy
- InternationalLe Canada flambe, la côte Est des États-Unis embrumée
- InternationalFrançois, un pape octogénaire à la santé fragile
- InternationalRon DeSantis
- InternationalGuerre en Ukraine : la destruction du barrage de Kakhovka, tournant du conflit ?