Comme en 2017, Emmanuel Macron effectue la première visite officielle de son quinquennat en Allemagne, ce lundi 9 mai 2022.Il poursuit une tradition instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007, et suivie par François Hollande en 2012.
Comme le veut la tradition, Emmanuel Macron réserve son premier déplacement officiel en tant que président (ré)élu à une visite en Allemagne. Ce lundi 9 mai, le président de la République se rend à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz. Un appui à l’amitié franco-allemande "avec une symbolique encore plus forte le jour de la fête de l’Europe", a souligné l’Élysée. Déjà en 2017, celui qui préside le Conseil de l'Union européenne avait rencontré Angela Merkel le 15 mai, au lendemain de la cérémonie d’investiture pour son premier mandat.
Avant lui, cela avait également été le cas de son prédécesseur François Hollande. Le socialiste n'avait même pas attendu le lendemain de son investiture, il avait décollé pour Berlin quelques heures après sa passation de pouvoirs et sa cérémonie d'investiture, le mardi 15 mai. Son déplacement fut compliqué : l'avion présidentiel avait dû essuyer la foudre, avant que le nouveau chef de l'État n'apparaisse perdu sur le tapis rouge déplié par la chancelière pour l'accueillir. Aussi, François Hollande n'arrivait pas en terrain conquis, Angela Merkel ayant soutenu Nicolas Sarkozy pendant la campagne.
C'est ce dernier, en 2007, qui instaura cette tradition reprise depuis par ses successeurs. Lui aussi s'était envolé pour Berlin à l'issue de son intronisation, le 16 mai. Le but était notamment de faire sortir l’Europe de la crise institutionnelle provoquée par le "non" français au référendum sur le projet de Constitution européenne, en mai 2005.
Mitterrand en Arabie saoudite et Pompidou aux États-Unis
Leurs prédécesseurs avaient rarement effectué des visites officielles aussi rapidement après leurs investitures, et personne n'avait vraiment consacré son premier déplacement à l'Allemagne. Par exemple, François Mitterrand avait opté pour l'Arabie saoudite pour son premier déplacement officiel à l'étranger, en septembre 1981. En 1970, Georges Pompidou effectue son premier voyage officiel à l'étranger aux États-Unis, signe diplomatique fort en période de Guerre froide.
Depuis la tradition instaurée par Nicolas Sarkozy, à ceux qui s'émouvaient dès 2007 d'y voir une allégeance de la France envers l'Allemagne, le porte-parole de la chancellerie avait alors rappelé qu'Angela Merkel s'était, elle aussi, rendue en France, en novembre 2005, pour rencontrer le président Jacques Chirac très peu de temps après son investiture. Tous ces déplacements ont à chaque fois pour but d'affirmer l'importance du lien entre la France et l'Allemagne dans la construction de l'Union européenne, et son importance dans sa consolidation lorsqu'elle est frappée par des crises comme la guerre en Ukraine.