VISITE – Emmanuel Macron est attendu ce jeudi en Corse. Après avoir atterri à Ajaccio, et avant le déjeuner puis le Grand Débat à Cozzano, le président de la République devait passer par le petit village de Sampolo. Cette escale a été finalement annulée...
Quand il a annoncé l’événement en début d’année, personne ne l’a cru. "On me disait : 'Qu’est-ce que racontes là? Le Président, pourquoi il viendrait ici?' J’avoue que c’est un peu insolite… Tout le monde a compris que ça n’était pas une blague il y a quinze jours environ, quand les forces de l’ordre sont arrivées", confiait Jean-Baptiste Leccia, maire de Sampolo à LCI mardi dernier.
C’est dans ce petit village de Corse du Sud qui compte 72 habitants pour une superficie de 7,14 km2, qu’Emmanuel Macron était attendu jeudi 4 avril vers 11 heures, avant un déjeuner et un Grand débat à une dizaine de kilomètres de là, à Cozzano. "On est sur les derniers préparatifs, assurait l’édile, élu en 2014. Un événement comme ça ici, ça n’est pas tous les jours et ça n’est pas près de se reproduire. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu que deux fois l’évêque, en 1932 et 1983. On n’est pas habitués à recevoir du monde, alors on veut faire ça bien".
L'effervescence est vite retombée dans le bourg. Mardi soir à 21h20, Jean-Baptispte Leccia a reçu un coup de fil qu'il n'attendait pas. "La préfète m'a téléphoné pour me dire que finalement, le Président ne viendrait pas à Sampolo et qu'il irait directement à 12h30 au déjeuner de Cozzano. Nous n'avons eu aucune explication à cette annulation. Certains évoquent des raisons de sécurité, moi je voyais plutôt un timing trop serré... Le fait est que je suis triste et déçu, comme tous les Corses du village", confiait le maire mardi soir à LCI. En lot de consolation, l'édile a été convié au déjeuner de Cozzano où il n'était pas invité au départ. Il se rendra ensuite et comme prévu au Grand débat.
"Certains vont venir exprès du continent pour voir le Président"
Alors que la venue du chef de l’Etat en Corse est contestée par certains, Jean-Baptiste Leccia assurait mardi que, dans sa commune, tout le monde était content. "Il y a des gens originaires de Sampolo qui vivent aujourd’hui à Marseille, notamment, et qui vont faire le déplacement exprès depuis le continent", affirmait l'édile mardi matin.
A la présidentielle de 2017, dans le petit bourg, François Fillon était sorti vainqueur au premier tour, suivi par Marine Le Pen et l’ancien ministre de l’Economie. Au 2e tour, sur les 108 inscrits, Emmanuel Macron l’emportait avec 31 voix contre 24 pour la représentante du Front national.
"On parle d’Isula morta pour la venue du président, il y a eu les charges explosives retrouvées à Bastia, mais ici, l’ambiance est bonne. Je n’ai pas reçu de menaces, je n’ai pas été insulté. Le seul courrier que j’ai reçu, c’est celui de Simeoni, et sur les réseaux sociaux, quelques-uns me traitent de ‘collabo’, mais ils ne sont pas beaucoup heureusement, commentait Jean-Baptiste Leccia. L'élu ne fait partie lui d'aucun parti politique. "Monsieur Macron dit qu’il est de droite et de gauche. Moi je dis que je suis de droite, de gauche, et nationaliste. Mais c’est une boutade" .
Avant la venue du Président de la République à Cuzzà le 4 avril, appel à la mobilisation pacifique, à un réel dialogue et à la construction d’une solution politique pic.twitter.com/YhGkxciX67 — Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 1 avril 2019
Dans le bar du village
A son arrivée, le Président devait se rendre d’abord dans la mairie du village avec une vingtaine de personnes. Pour l’occasion la peinture du bâtiment a été rafraîchie et les drapeaux accrochés sur le fronton. "Je vais accueillir le Président avec un petit discours. On m’a demandé d’être très bref, pas plus d’une minute. Je crois que je vais improviser. Après, on lui fera signer notre Livre d’or. En fait, c’est lui qui va l’inaugurer", précisait Jean-Baptiste Leccia.
Ensuite le chef de l'Etat devait prendre la direction L’Onda, le bar du village, à 30 mètres de la mairie. "On sera 80 maximum dans le café. C’est un tout petit établissement. Il y aura quelques personnes à l’extérieur, les autres dedans, debout sûrement. De toute façon, c’est juste pour boire un coup. Moi je voyais un petit buffet, avec quelques spécialités, Figatellu, brocciu, coppa… Mais on m’a dit 'pas de petits fours' car le Président déjeune après à Cozzano. Donc ce sera café pour les uns, et pour les autres, apéros au pastis sûrement".
Le maire avait prévenu un petit souvenir pour le Président ? "Je vais lui offrir un de mes livres. J’ai choisi Mon Dakar, mon premier ouvrage. je l’aime bien. L’histoire de cinq jeunes qui, en 1969, partent faire le rallye en Méhari. Bien sûr, je vais lui dédicacer, mais je ne sais pas encore ce que je vais mettre".
Un village sous haute surveillance
Pour ces quelques instants présidentiels à Sampolo, le village était en émoi. Depuis une semaine, les forces de l’ordre défilent autour du bourg et dans les rues." Ici, il y a beaucoup de maison de bergers et de paysans, en pierres sèches. Tout a été inspecté, l'extérieur en tout cas. Il y a eu des reconnaissances avant avec la préfète, il y a une quinzaine de jours, en présence de Lionel Lavergne, commandant le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Mais il n’y a eu aucun courrier, aucune consigne aux habitants", assure le maire.
Les policiers et gendarmes sont en nombre dès à présent. Huit escadrons sont arrivés lundi sur l’île de Beauté, soit 400 militaires. "On vient de m’appeler pour me dire qu’une équipe de sécurité arrivait de Paris pour venir au village", nous indiquait l'élu mardi.
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