IMMIGRATION - La théorie du "grand remplacement", défendue par Éric Zemmour, a pris place dans le débat de l'élection présidentielle 2022. Mais pour le président de la République Emmanuel Macron, cela n'existe pas.
Il ne veut pas (encore) s'inviter dans le débat politique, mais Emmanuel Macron n'hésite pas à répondre à certains de ses adversaires. Candidat à l'élection présidentielle, Éric Zemmour s'oppose notamment à l'immigration, lui qui assure qu'un "grand remplacement" est en cours en France. Pour le chef de l'État, il n'en est rien. "Quand on parle de ces phénomènes, mieux vaut d'abord regarder les chiffres", tacle le président de la République, invité sur TF1 et LCI. "Depuis la fin du 19e siècle, nous sommes une nation d'immigration, avec une part de cette immigration qui s'est intégrée par le travail."
L'immigration "est là, et elle est là parce que nous avons souvent fait appel à elle pour travailler, pour des tâches que les Françaises et les Français ne voulaient plus faire", rappelle Emmanuel Macron. "Elle a aidé à la croissance de notre pays, à avancer. Quand j'entends des absurdités consistant à dire immigration zéro... Il n'y a jamais eu d'immigration zéro, ce n'est pas vrai. [...] Je ne crois pas au grand remplacement, il n'est pas là."
"Nous aurons besoin d'une immigration de travail limitée, choisie, maîtrisée"
En revanche, "ce qui est vrai, c'est que ces dernières décennies, nous n'avons pas bien intégré", admet le président de la République. "Notre économie n'était pas assez forte, nous n'avons pas adapté nos efforts pour intégrer, et nous avons eu une politique qui a consisté à construire des quartiers où on mettait toutes les difficultés au même endroit. On a ségrégué notre pays. Cela a été trois erreurs, nous sommes en train de les corriger progressivement."
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Emmanuel Macron reconnaît également que "depuis quelques années, l'immigration augmente". Un phénomène provoqué par des "crises politiques" et une meilleure organisation des trafiquants qui "contournent nos règles", estime-t-il. Mais "la réponse n'est pas de dire qu'il va y avoir un grand remplacement", plutôt "d'aider les pays d'origine et de transit", indique le chef de l'État.
Il souhaite aussi réformer l'espace Schengen. "Je veux créer un Schengen politique. Ce que nous avons fait pour l'euro, nous devons le faire pour nos frontières", plaide celui qui va prendre la présidence du conseil de l'UE en janvier prochain. "Les frontières de l'Europe ont un sens, nous devons les protéger, mettre plus de gardes aux frontières, et casser les réseaux de trafiquants." Mais pas interdire l'immigration. "Nous aurons besoin de cette immigration de travail qui est limitée, choisie, maîtrisée, pour faire tourner notre économie. Mais en même temps, nous avons besoin d'une Afrique qui réussit. Il faut les deux ensemble si nous voulons faire face à ce défi."
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