EMMANUEL MACRON, OÙ VA LA FRANCE ? - Le président de la République était l'invité de TF1 et LCI mercredi soir, pour une interview de près de deux heures. L'occasion pour lui de revenir sur son quinquennat, mais aussi de se projeter sur la prochaine échéance électorale.
Un entretien de près de deux heures pour dresser un premier bilan de son quinquennat. Et se projeter sur la suite. Invité de TF1 et LCI mercredi soir, le président de la République Emmanuel Macron est revenu sur les moments forts de son mandat, de la crise sanitaire aux Gilets jaunes, sans oublier la réforme des retraites ou l'affaire Benalla. Le chef de l'État a aussi évoqué l'élection présidentielle 2022, sans afficher clairement ses intentions. Voici ce qu'il faut retenir.
La vaccination contre le Covid-19 bientôt obligatoire ?
Alors que plus de 52 millions de Français ont d'ores et déjà reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, Emmanuel Macron n'a pas exclu d'imposer la vaccination aux 5,7 millions de personnes qui n'ont pas encore franchi le pas. "C'est tout à fait possible, cette hypothèse existe", a déclaré le chef de l'État. "Nous sommes quasiment à l'obligation vaccinale" lorsque 90% des Français éligibles ont été vaccinés, a-t-il estimé. Le président de la République a également ouvert la voie à une dose de rappel annuelle, adaptée aux variants, comme pour la grippe.
Le confinement pendant la crise sanitaire, une solution "archaïque"
Emmanuel Macron est aussi revenu sur sa gestion de la crise sanitaire. "Vers la mi-mars (2020), la seule solution était la plus archaïque, le confinement", a-t-il admis, assurant avoir été "conscient" dès le départ que "ce virus était redoutable". Sur la question des stocks de masques, il a reconnu des failles. "Comme tous les pays du monde étaient touchés en même temps, l'approvisionnement régulier n'était plus possible (depuis l'Asie). À ce moment-là, nous nous sommes retrouvés démunis. C'est la vulnérabilité [...] de la mondialisation."
"Traverser la rue", "les gens qui ne sont rien"... Macron regrette des phrases "terriblement blessantes"
Outre la crise sanitaire, le quinquennat d'Emmanuel Macron a aussi été marqué par des "petites phrases" à l'origine de polémiques : "traverser la rue" pour trouver du travail, "les gens qui ne sont rien", "un pognon de dingue"... Un langage que le chef de l'État regrette aujourd'hui. "Je ne mesurais pas suffisamment de choses", a concédé Emmanuel Macron. "On ne fait rien bouger si on n'est pas pétris d'un respect infini pour chacun."
Macron Président des riches ? "Pas mes valeurs"
Depuis le début du quinquennat, le président de la République est accusé par la gauche d'être le "Président des riches", notamment en raison de la suppression de l'ISF. Des accusations qu'il refuse. "Je n'ai jamais été ça", s'est défendu le chef de l'État. "Je viens d'une famille, à Amiens, de médecins hospitaliers, d'une grand-mère enseignante. Je sais d'où je viens et quelles sont mes valeurs, elles ne sont pas celles d'un Président des riches."
La réforme des retraites "indispensable", mais pas de régime unique
En 2017, Emmanuel Macron avait promis de réaliser une réforme des retraites, sans changer l'âge légal de départ et en supprimant les régimes spéciaux. À la fin de son quinquennat, cette réforme n'aura pas vu le jour, en raison de la pandémie, a justifié le président de la République. Celle-ci fait toujours partie de ses priorités, mais pas de la même manière. "Il est maintenant clair qu'il faudra travailler plus longtemps", a notamment indiqué Emmanuel Macron, qui ne veut plus imposer un régime unique, "trop anxiogène." Il plaide plutôt pour trois régimes : "Pour la fonction publique, pour les salariés et pour les indépendants".
Macron reconnaît "des erreurs" avant la crise des Gilets jaunes
Un an et demi après son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron a dû faire face à une crise sociale majeure : celle des Gilets jaunes. "Je ne vais pas vous dire que je n'y suis pour rien", a reconnu le chef de l'État. "À ce moment-là, des erreurs ont été faites", a-t-il assuré, évoquant notamment la hausse des taxes sur les carburants ou le passage de certaines routes à 80 km/h.
Accusé de viol, pourquoi Nicolas Hulot avait-il été maintenu au gouvernement ?
En 2017, Emmanuel Macron nomme Nicolas Hulot ministre de la Transition écologique. Mais un an plus tard, une plainte pour viol déposée en 2008 contre le ministre est révélée. "Avec le Premier ministre de l'époque, nous avons vu Nicolas Hulot, il a nié avec beaucoup de force, il nous a dit que tout cela n'existait pas", a assuré le Président. "Donc il est resté ministre, quel était l'autre choix que nous aurions pu faire ? Les ministres ont les mêmes devoirs que tous les autres citoyens, mais ils ont aussi les mêmes droits. Et la présomption d'innocence est un droit."
"Grand remplacement", "immigration zéro"... Macron répond à Zemmour
Même s'il ne souhaite pas entrer dans le débat politique, Emmanuel Macron a répondu, sans le nommer, à Éric Zemmour, qui défend la théorie du "grand remplacement". "Je n'y crois pas, il n'est pas là", a affirmé le chef de l'État. "Quand j'entends des absurdités consistant à dire immigration zéro... Il n'y a jamais eu d'immigration zéro, ce n'est pas vrai." Il a toutefois indiqué qu'il souhaitait réformer l'espace Schengen face à l'immigration qui "augmente".
Alexandre Benalla, une affaire d'État ? "Plutôt une affaire d'été"
À l'été 2018, une affaire éclate au sommet de l'État : l'affaire Benalla, alors chargé de mission de l'Élysée, pour sa participation aux violences du 1er-Mai et l'utilisation de passeports diplomatiques après son licenciement. "On a dit que c'était une affaire d'État, c'est plutôt une affaire d'été", a contesté Emmanuel Macron. "Alexandre Benalla n'a pas été protégé au-delà de ce qu'il devait être." L'ancien salarié de l'Élysée a depuis été condamné à trois ans d'emprisonnement dont un ferme, à purger sous bracelet électronique.
Candidat en 2022 ? "D'évidence, j'ai de l'ambition pour le pays au-delà d'avril"
Après avoir dressé le bilan de son quinquennat, Emmanuel Macron n'a pas dévoilé clairement ses intentions pour la prochaine élection présidentielle, dans moins de quatre mois. Mais il semble déjà préparer les esprits à une future candidature. "Si votre question est : est-ce que vous vous projetez, vous avez de l'ambition pour le pays au-delà du mois d'avril prochain, d'évidence, d'évidence", a-t-il avoué.
Mais "si j'étais aujourd'hui un candidat comme les autres, je ne pourrais pas prendre des décisions que je dois prendre", notamment face à la cinquième vague de Covid-19, a poursuivi Emmanuel Macron, expliquant qu'il "consolid[ait] quelques éléments avant de donner une réponse sincère et ferme". Pourrait-il ne pas se présenter, à l'instar de son prédécesseur François Hollande ? "Je ne suis pas, aujourd'hui, dans la situation de répondre à cette question."
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