Emmanuel Macron, tout un ''symbole''

par Nicolas MOSCOVICI
Publié le 27 août 2014 à 9h14
Emmanuel Macron, tout un ''symbole''

GOLDEN BOY - Agé de 36 ans seulement, Emmanuel Macron débarque à la surprise générale à Bercy. Propulsé ministre de l'Economie en lieu et place d'Arnaud Montebourg, le brillant énarque, passé par la banque d'affaires Rotschild et symbole de la ligne sociale-libérale défendue coûte que coûte par François Hollande et Manuel Valls, est loin de passer inaperçu.

Jeune, fringant, brillant et (encore) méconnu du grand public, Emmanuel Macron ne manque pas d'attributs pour attirer les regards, à l'annonce du nouveau gouvernement de Manuel Valls. Ajoutée à cela une ligne sociale-libérale assumée, assortie d'un passé de financier au sein de la banque d'affaires Rothschild et le nouveau ministre de l'Economie, successeur d'Arnaud Montebourg à Bercy, s'impose comme le symbole tout trouvé de la nouvelle équipe au pouvoir.

> Retrouvez ici l'ensemble du nouveau gouvernement de Manuel Valls

Dès mardi soir, les commentaires ont fusé au sujet du nouveau ministre, qui, âgé de 36 ans seulement - un record de jeunesse à un tel poste -, possède déjà un CV impressionnant. Présenté à François Hollande par Jacques Attali, Emmanuel Macron s'est rapidement imposé comme la cheville ouvrière du programme économique du candidat socialiste à l'Elysée. Une fois installé au Château, le nouveau président de la République a propulsé le trentenaire secrétaire général adjoint en charge des questions économiques. Emmanuel Macron a notamment été l'un des inspirateurs du fameux pacte de responsabilité ou du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Et si sa candidature à un poste gouvernemental, appuyée par Manuel Valls, avait été rejetée par le chef de l'Etat il y a cinq mois, l'homme de l'ombre va désormais pouvoir évoluer sous la lumière des projecteurs du côté de Bercy.

''Provocation dérisoire''

Et il y est attendu de pied ferme. Dès l'annonce de sa nomination, Emmanuel Macron a suscité scepticisme, voire hostilité... à gauche. ''C'est un libéral, un homme de droite", a fustigé sans ambages Alexis Corbière pour le Parti de gauche, sur le plateau de BFM TV. Du côté des ''frondeurs'' du PS, le nouvel homme fort de Bercy – qui devra faire équipe avec Michel Sapin – ne devra pas compter sur un quelconque état de grâce. ''Macron est dans l'histoire de ce quinquennat, celui qui convertit la gauche gouvernementale à une forme de libéralisme économique (...) C'est une provocation dérisoire'', a réagi le député Laurent Baumel.''La nomination de (Emmanuel) Macron, sans remettre en cause sa personnalité, ça donne un affichage que je regrette, de quelqu'un dont le parcours était dans la finance (...), c'est un symbole regrettable", a abondé l'aubryste Jean-Marc Germain - avant d'en remettre une couche sur Twitter.

Signe de ce malaise, Manuel Valls en personne, sur le plateau du JT de France 2, a dû monter au créneau pour protéger son ministre."Et alors, on ne peut pas, dans ce pays, être entrepreneur, banquier, commerçant, artisan ?'', a-t-il défendu, qualifiant pour sa part de ''beau symbole'' l'arrivée au gouvernement du brillant énarque, au même titre que les promotions de Najat Vallud-Belkacem (Education) ou de Fleur Pellerin (Culture).

Un profil détonnant

Au-delà de son parcours professionnel et de la ligne politique qu'il incarne, Emmanuel Macron n'a sans doute pas fini d'étonner, voire de détonner. Dès lundi soir,  le site Slate.fr a dressé la liste de différentes anecdotes  qui pimentent un peu plus le profil du nouveau ministre. Où l'on apprend par exemple que cet ancien assistant du philosophe Paul Ricoeur est marié à son ancienne prof de français, de vingt ans son aînée. Dans un portrait dressé de lui en 2012, Libération relève de son côté ses talents de ''pianiste émérite''. Charge à lui, désormais, de (re)mettre en musique la politique économique du gouvernement.


Nicolas MOSCOVICI

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