INTERVIEW - Condamné lundi à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des "écoutes", Nicolas Sarkozy était l'invité du 20H de TF1 ce mercredi 3 mars.
NICOLAS SARKOZY INVITÉ DU JT DE 20H DE TF1
Invité du 20h de TF1 deux jours après sa condamnation, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il se battrait "jusqu’au bout pour que la vérité triomphe". Il se dit victime de "harcèlement" judiciaire depuis "10 ans".
NICOLAS SARKOZY INVITÉ DU JT DE 20H DE TF1
Retrouvez ci-dessous l'intégralité de l'interview de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, interrogé par Gilles Bouleau.
"JE N'AI PAS LA VOLONTÉ DE REVENIR DANS LA POLITIQUE"
"J'avais pris bien avant la décision du tribunal de ne pas me présenter, je vous confirme que je n'ai pas la volonté de revenir dans la politique. J'ai tourné la page. Quand je dis quelque chose, je fais toujours ce que je dis", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Je n'ai pas tourné la page de la France, je dirai ce que je pense, je dirai quand je connaitrai les candidats celui ou celle que je soutiens, et je m'engagerai à ce moment-là."
"JE FERAI FACE À TOUTES MES RESPONSABILITÉS"
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"PAS DANS LE PIÈGE D'UN COMBAT POLITIQUE"
"Je ne peux pas le penser, et je ne peux pas le dire", a indiqué Nicolas Sarkozy, questionné sur une "vengeance" de certains magistrats. "Justement, parce que j'ai été président de la République. Je ne tomberai pas dans le piège d'un combat politique contre une institution que je respecte. Sur un plan de fond, j'ai toujours été contre les juridictions spécialisées. (...) Je ne demande la dissolution d'aucune institution. Je demande simplement s'il est normal d'être condamné à trois ans de prison quand il n'y a pas un centime, pas une preuve, pas un avantage et quand après sept ans d'enquête, on n'a rien trouvé. Absolument rien."
"AUCUNE RAISON QUE CES RÈGLES SOIENT BAFOUÉES"
"Je n'ai pas eu de mots durs à l'endroit d'une institution que je respecte", a déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé sur le PNF. "Je sais faire la différence entre le comportement de certains et une institution. Je n'ai jamais parlé de justice politique et je n'en parlerai jamais. D'ailleurs, si je ne faisais pas confiance à l'immense majorité des magistrats, dont je sais qu'ils sont honnêtes et impartiaux, je n'aurai pas fait appel. Mais il y a des règles, il n'y a aucune raison que ces règles soient bafouées pour la seule raison qu'il s'agisse de moi."
"JE NE DEMANDE AUCUN AVANTAGE"
"Je ne demande qu'une seule chose, la vérité et le respect des règles de droit", a affirmé Nicolas Sarkozy. "Je ne demande aucun avantage. D'ailleurs, qui peut dire que j'ai bénéficié du moindre avantage ? Mais, là encore, j'apprends qu'au parquet général, la personne qui requerra contre moi, est une ancienne membre du cabinet de Mme Royal. Je ne fais de procès à personne, mais est-ce que M. Hollande aurait été d'accord d'être jugé par un magistrat qui aurait été à mon cabinet ? Est-ce que c'est une pratique démocratie, est-ce que c'est normal ? Je demande le droit, l'application du droit, simplement."
"CA RELÈVE D'UN DÉSÉQUILIBRE"
"On n'est plus devant un tribunal, ça relève d'autre chose. Ça relève d'un déséquilibre, parce que telle ou telle personne, quand c'est moi dont il s'agit, perd tout sens commun", a fustigé Nicolas Sarkozy.
"OÙ EST LE PACTE ? OÙ EST LA CORRUPTION ?"
"Est-ce qu'il est légal et normal d'écouter les conversations d'un avocat et de son client ? Ou d'un médecin et de son patient ? C'est encore un autre sujet", a indiqué Nicolas Sarkozy. "Thierry Herzog me demande de donner un coup de pouce pour l'un de ses amis, j'étais prêt à le faire bien volontiers. On me dit que c'est un pacte de corruption. Où est le pacte ? La corruption, où est-elle ?"
"IL N'Y A AUCUN FAISCEAU D'INDICES"
"Il y a eu sept ans d'enquête, où tout a été fait. La seule chose qui reste sont des bribes de conversations téléphoniques avec mon avocat, où on me prête l'intention de faire une démarche en échange de renseignements. Je n'ai pas fait la démarche, il n'a pas eu son poste et je n'ai pas eu la décision que j'attendais. On me condamne pour cela, pour une intention ?", s'est interrogé Nicolas Sarkozy. "Il n'y a aucun faisceau d'indices."
"CE N'EST PAS À MOI D'APPORTER LA PREUVE DE MON INNOCENCE"
"Évidemment, c'est toujours ma faute. Dans un Etat de droit, c'est à l'accusation d'apporter la preuve de ma culpabilité. Ce n'est pas à moi d'apporter la preuve de mon innocence. Si on a quelque chose à me reproche, on le dit", a déclaré Nicolas Sarkozy. "C'est d'une gravité extrême ce que je vais dire aux Français, pendant cinq ans une enquête a été faite pour savoir si j'avais bénéficié d'un renseignement. Cette enquête m'a été cachée, elle m'innocentait. On m'a remis cette enquête quelques semaines avant le procès. Le tribunal a dit que je n'étais pas dans les délais pour annuler l'ordonnance, il fallait le faire avant. Comment pouvais-je le faire alors que l'enquête était cachée ?"
"CA A ÉTÉ UN COUP DE TONNERRE"
"Dans une affaire de corruption, les mots sont forts, où il n'y a pas un centime, pas un, où il n'y a pas eu un avantage pour personne, où il n'y a pas de victime, où il n'y a pas de trouble à l'ordre public, on mobilise le tribunal correctionnel trois semaines durant. Pas une salle d'audience, trois salles d'audience. 140 journalistes. Vous avez vu comment ça s'est passé ?", a lancé Nicolas Sarkozy.
"J'ai répondu à toutes les questions, j'ai montré ma bonne foi sur tous les points. Tous les journalistes présents, tous les observateurs ont dit que l'accusation s'est effondrée. Dans le jugement, on a l'impression qu'il n'y a pas eu trois semaines d'audience et ça a été un coup de tonnerre", a continué l'ancien président de la République.
"C'EST UNE INJUSTICE"
"Je demande à ceux qui nous écoutent, souvenez-vous de vos 4500 dernières conversations téléphoniques. Je vais prendre un ciseau, je les découper, les mettre bout à bout et en plus des conversations avec mon avocat. C'est une injustice", a martelé Nicolas Sarkozy.
"ILS N'ONT RIEN TROUVÉ, IL N'Y A RIEN À TROUVER"
"En 2021, on peut donc condamner un homme, après sept ans d'enquêtes dans tous les sens, avec deux commissions rogatoires internationales, sans l'ombre d'une preuve", déclare Nicolas Sarkozy. "Ils n'ont rien trouvé parce qu'il n'y a rien à trouver. On me condamne à trois ans de prison parce qu'on me prête une intention d'avoir voulu rendre service à l'ami d'un ami, tout en reconnaissant que je ne l'ai pas fait. Tout ça, en écoutant 4500 de mes dernières conversations téléphoniques, en les découpant avec des ciseaux, en les mettant bout à bout, on me condamne."
"JE NE BAISSERAI PAS LA TÊTE"
"Je suis venu dire aux Français que je suis un homme qui a toujours assumé ses responsabilités, je ne baisserai pas la tête parce qu'on me reproche des faits que je n'ai pas commis. C'est une injustice, je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe. Je ne le fais pas simplement pour moi, je le fais parce que ceux qui nous regardent doivent savoir que ce qui m'arrive pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous", a poursuivi Nicolas Sarkozy.
NICOLAS SARKOZY INVITÉ DU 20H DE TF1
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné lundi à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire de "écoutes", est l'invité du JT de 20h de TF1 mercredi.
"Malheureusement, je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans. Dix ans que des moyens considérables sont mis en œuvre, des dizaines de magistrats, des dizaines de policiers, des commissions rogatoires dans tous les coins du monde pour absolument trouver quelque chose à me reprocher", a déclaré l'ancien chef de l'Etat.
"Il faudra d'ailleurs qu'un jour ceux qui ont engagé toutes ces actions disent aux contribuables français combien cela a coûté. Je suis habitué à cet harcèlement", a-t-il répété.
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Deux jours après sa condamnation à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des "écoutes", Nicolas Sarkozy était l'invité du 20h de TF1 ce mercredi 3 mars. L'ancien président de la République a répondu aux questions de Gilles Bouleau.
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