En réponse à Mélenchon, Belloubet admet avoir "oublié" de déclarer trois biens immobiliers dans sa déclaration de patrimoine

Publié le 16 septembre 2019 à 6h44
JT Perso

Source : TF1 Info

JUSTICE - Invitée du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a dénoncé les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon dans le JDD, ce dimanche 15 septembre. Ce dernier jugeait la ministre "incapable" et la mettait en cause pour avoir omis, avant de rectifier, des éléments de son patrimoine dans sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Jean-Luc Mélenchon n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Alors que le leader des Insoumis attend son procès pour rébellion les 19 et 20 septembre, pour la tentative de perquisition au siège de LFI en octobre 2018, il a violemment mis en cause la garde des Sceaux dans une interview accordée au JDD

Dans cet entretien, le député des Bouches-du-Rhône, qui se dit victime d'un "procès politique", s'en prend au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, les présentant comme "deux incapables, la risée de leur ministère et notre honte à l'étranger. Ils n'assument plus l'autorité de leur fonction". 

Il affirme également que la garde des Sceaux a "peur de ses subordonnés", et qu'elle refuserait d'ouvrir une enquête pour "violation des secrets de l'instruction" par crainte d'être à son tour la cible de la justice. "De quoi Belloubet aurait-elle peur ?", questionne le journaliste du JDD. "Une hypothèse : les oublis fâcheux dans sa déclaration de patrimoine ?", avance Jean-Luc Mélenchon. 

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"Des propos absurdes, indignes"

Jean-Luc Mélenchon fait référence à la déclaration de la ministre, au début du quinquennat, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette dernière avait en effet omis, dans un premier temps, d'y faire figurer les parts qu'elle détenait dans la propriété d'une maison de 184 mètres carrés dans l'Aveyron, et de deux appartements à Paris. Fin 2017, elle avait fourni une déclaration rectificative à ce titre. "Pour l'instant, elle n'a pas eu de signalement. Mais elle sait ce qui est arrivé à ses prédécesseurs", affirme le député LFI, faisant référence à Jean-Jacques Urvoas, visé par une enquête pour "violation du secret", et François Bayrou, objet d'une enquête préliminaire dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires au Parlement européen. "Elle a peur de ce qui pourrait se passer quand elle quittera le ministère. Donc, elle ne contredira aucun des magistrats impliqués", assène le leader LFI, dont le mouvement est également visé pour des enquêtes sur des emplois présumés fictifs et pour ses comptes de campagne à la présidentielle. 

"Les propos de Jean-Luc Mélenchon sont absurdes, indignes", a répondu la garde des Sceaux dimanche au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro. "Ils attaquent les magistrats et mettent en cause leur probité et leur indépendance." Pour Nicole Belloubet, le député est "dans l’invective, le fantasme, le complot. Jaurès disait qu'il faut avoir le courage de chercher la vérité et de la dire. Jean-Luc Mélenchon fait l’inverse : il profère insinuations et invectives."

Concernant son patrimoine, la ministre a indiqué qu'elle avait, dans sa première déclaration, "oublié de déclarer ces biens". "J'ai effectué une rectification. La HATVP a décidé que les choses en restaient là", a-t-elle expliqué, rappelant que tous les ministres faisaient l'objet d'un contrôle fiscal. "La justice n'est pas utilisée à des fins politiques", a-t-elle conclu à propos des accusations du responsable LFI. 


Vincent MICHELON

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