Macron veut renforcer le nucléaire : quelles sont les positions des candidats à la présidentielle ?

par La rédaction de TF1info , avec l'AFP
Publié le 12 octobre 2021 à 11h37
Le bassin de la centrale du Tricastin à Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Le bassin de la centrale du Tricastin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. - Source : AFP

PROGRAMMES - Alors que le chef de l'Etat souhaite investir un milliard d'euros d'ici à 2030 dans le nucléaire, notamment pour développer des petits réacteurs, quelles sont les positions des candidats à l'élection présidentielle sur cette énergie ?

Le sujet revient au cœur du débat, à six mois du premier tour de l'élection présidentielle. Alors que dans son plan "France 2030" Emmanuel Macron a annoncé de nouveaux investissements pour le nucléaire, la question divise les candidats. L'occasion de faire le point sur ceux qui veulent la fermeture des centrales, réduire la part du nucléaire, ou continuer à tout miser dessus.

En annonçant ce mardi un plan de plusieurs dizaines de milliards d'euros qui prévoit notamment la construction de petits réacteurs nucléaires dits SMR ("Small Modular Reactors"), Emmanuel Macron indique qu'il n'envisage pas tourner la page du nucléaire. Après avoir programmé la fermeture progressive de douze réacteurs vieillissants, le chef de l'État compte réinvestir dans la filière, avec l'objectif d'une part du nucléaire réduite à 50% du "mix énergétique" d'ici à 2035, contre quelque 70% actuellement.

A gauche, EELV et La France insoumise sont pour la sortie du nucléaire. Le candidat écologiste Yannick Jadot juge possible de sortir du nucléaire "en 20 ans", "progressivement", mais se dit "pragmatique" - "s'il faut mettre cinq ans de plus, on mettra cinq ans de plus" - et "parfaitement responsable" - "personne ne dit qu'on va fermer les centrales nucléaires demain". Pour remplacer cette énergie, il propose d'investir dans toute la palette des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydraulique, géothermie, biomasse) et dans l'isolation des logements.

Le candidat La France insoumise est sur la même ligne, mais estime qu'un horizon 2030, "c'est trop long". Face aux dix années de retard et quelque 16 milliards d'euros de surcoûts du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), Jean-Luc Mélenchon compte abandonner ce type de projets ainsi que celui de "grand carénage" du parc existant (estimé à 40 milliards par EDF), au profit d'un bouquet énergétique "100% renouvelables" et d'une "sobriété dans la consommation" d'énergie.

A gauche, des partisans du mix énergétique

La candidate socialiste Anne Hidalgo ne parle pas de sortir du nucléaire, elle dit vouloir "aller beaucoup plus vite" que l'objectif d'Emmanuel Macron de réduire à 50% la part de cette énergie à l'horizon 2035, ce qui "passe par le développement des énergies renouvelables". Le patron du PS Olivier Faure considère le nucléaire comme une énergie "de transition" : à utiliser tant que les renouvelables ne sont pas en capacité de prendre complètement le relais de l'atome. L'ex-PS Arnaud Montebourg et le PCF Fabien Roussel prônent également un "mix énergétique" alliant nucléaire et renouvelables.

Quant à la droite, elle est la plus pro-nucléaire, mettant en avant les arguments de l'indépendance énergétique, d'une faible facture pour les consommateurs, et des émissions de carbone. Dans leur projet présidentiel, Les Républicains prônent d'"arrêter la fermeture des centrales nucléaires" et de "prolonger la durée de vie des réacteurs jusqu’à 60 ans". Des idées reprises par les candidats à l'investiture pour 2022.

L'ex-LR Valérie Pécresse compte ainsi "accorder à EDF le lancement d’une série industrielle de six nouveaux EPR" et relancer "le projet de réacteur de 4e génération Astrid", tandis que Xavier Bertrand (ex-LR) promet un programme nucléaire "digne de ce nom", avec l'annonce "dès l'été 2022" de la construction de nouveaux réacteurs. Le LR Michel Barnier entend "réévaluer un certain nombre de décisions" comme "celle de fermer 12 réacteurs d'ici 2035".

À l'extrême droite, Marine Le Pen a promis, si elle est élue, de lancer "immédiatement" la construction de trois nouveaux EPR et le "grand carénage" du parc actuel de centrales.


La rédaction de TF1info , avec l'AFP

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