Bruno Le Maire estime que le coronavirus pourrait coûter 0,1 point de croissance à la France en 2020

Publié le 13 février 2020 à 13h11
Bruno Le Maire estime que le coronavirus pourrait coûter 0,1 point de croissance à la France en 2020
Source : AFP

INCIDENCE - Les conséquences du coronavirus sur l'économie française sont déjà palpables : Bruno le Maire table pour l'instant sur un "impact de 0,1 point" sur la croissance en 2020. De nombreux secteurs sont concernés.

Une forme de dommage collatéral. L'épidémie de coronavirus pourrait amputer la croissance française de 0,1 point de pourcentage en 2020, a estimé ce jeudi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, au micro RMC. "Admettons que nous ne soyons pas trop loin du pic" de l'épidémie, "notre évaluation, c'est que l'impact sur la croissance chinoise sera de l'ordre de un point sur l'année", a-t-il déclaré. "Ce qui voudra  dire 0,2 point de croissance en moins au niveau mondial et 0,1 point de croissance en moins pour la France."

À l'échelle du continent, la Commission européenne a également partagé son inquiétude, jugeant de la même manière que le coronavirus pourrait avoir une incidence sur la croissance de l'UE. 

"L'atelier du monde"

Souvent utilisée pour qualifier la Chine, l'expression "atelier du monde" est, de fait, loin d'être galvaudée, le pays inondant littéralement toute la planète de sa production : pièces détachées automobiles, produits high-tech, électroménagers, médicaments ou encore textile. Le blocage de l'économie chinoise fait donc craindre une rupture des approvisionnements. Il faut dire que le pays compte pour beaucoup. À l'époque de l'épidémie de SRAS en 2002, la Chine ne représentait que 8% de l'économie mondiale. Un taux aujourd'hui passé à 19%.  

Mais la Chine n'est plus seulement un lieu de fabrication. La consommation y a explosé ces dernières années, poussée par l'apparition d'une classe moyenne bénéficiant d'un important pouvoir d'achat. Le Français LVMH, leader mondial du luxe, réalise par exemple 30% de ses ventes en Chine. Le groupe Volkswagen, N° 1 mondial de l'auto, y fait, lui, 40% de ses profits. 

Des liens commerciaux de taille

Aujourd'hui, les économies chinoises et françaises sont très imbriquées. La Chine est le 7e client de la France et son 2e fournisseur. Si les exportations tricolores ont progressé de 11% en 2018 avec 21 milliards d'euros (dernier chiffre connu), la balance commerciale française est de tout de même déficitaire à hauteur de 30 milliards. La France achète surtout à la Chine des biens de consommation manufacturés comme de l'informatique, de l'électronique ou encore de l'habillement. Les exportations chinoises vers la France se sont ainsi élevées à 49,9 milliards d'euros en 2018. 

Indéniablement, la limitation des échanges commerciaux avec la Chine et le ralentissement de la production dans ce pays aura des conséquences sur les exportations françaises. 

Les touristes chinois manquent à l'appel

Pour ce qui est du secteur touristique hexagonale, le coup est rude également. Dès le début de l'épidémie en Chine, les réservations ont baissé. Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, n'hésite pas à parler "d'un effondrement." "Les Chinois ne sortent plus de Chine et donc ne viennent plus en France. Je crains que ce soit pour une longue période." Conséquence inquiétante : une baisse de 25% des réservations a été relevée dans les hôtels d'Ile-de-France fin janvier. 

Coronavirus : les conséquences sur le tourisme en FranceSource : JT 20h Semaine

Il faut dire qu'en 2002, il n'y avait que 7 millions de touristes chinois par an dans le monde. Ils sont aujourd'hui 150 millions. Parmi eux, ils sont au total plus de 2 millions à visiter notre pays chaque année. Des visiteurs qui ne regardent pas à la dépense : ce sont en effet plus de 4 milliards d'euros qui sont injectés à l'économie française par la seule venue des Chinois. 


La rédaction de TF1info

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