"J'aurais dû rester, je le regretterai toute ma vie" : Agnès Buzyn livre ses vérités sur sa gestion du Covid-19

Laetitia A.D.
Publié le 30 octobre 2022 à 23h20, mis à jour le 30 octobre 2022 à 23h34

Source : TF1 Info

Agnès Buzyn, s'est confiée ce dimanche en direct sur LCI sur la crise du Covid alors qu'elle était ministre de la Santé.
Elle a dit regretter d'avoir quitté le ministère pour faire campagne pour la Mairie de Paris en février 2020.
"J'ai eu un conflit de loyauté. Le scientifique aurait dû prendre le pas sur le politique", a-t-elle estimé.

Des regrets. Ce sont ceux partagés par Agnès Buzyn sur le plateau de LCI ce dimanche 30 octobre. Mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l'épidémie de Covid-19 en France, l'ex-ministre de la Santé a décidé de partager sa version des faits. Dans des écrits publiés dans le journal Le Monde, Agnès Buzyn affirmait en effet avoir tout fait pour avertir le gouvernement de l'imminence d'une catastrophe sanitaire, et cela, dès les premiers cas déclarés de Covid en Chine. 

Fin janvier 2020, "je sens que la Chine ne dit pas la vérité avec le confinement de Wuhan, je me dis que ça doit être beaucoup plus grave", raconte-t-elle dans la vidéo en tête de cet article. Mais, "aucun expert ne sonne l'alerte, alors je me dis que ce n'est qu'un pressentiment. Je me suis dit que j'étais folle de penser à une crise", ajoute-t-elle au micro de LCI.

"J'ai eu un conflit de loyauté. Le scientifique aurait dû prendre le pas sur le politique"

Alors que le risque d'épidémie plane selon elle sur le pays, Agnès Buzyn décide néanmoins de quitter son poste de ministre pour briguer la Mairie de Paris lors des municipales de 2020. Un choix qu'elle dit regretter aujourd'hui :"J'aurais dû rester au ministère de la Santé, je le regretterai toute ma vie". "Quand je suis parti du ministère, c'était un déchirement, j'ai beaucoup pleuré", assure-t-elle.

Mais alors pourquoi avoir pris une telle décision ? Interrogée par Darius Rochebin, l'ancienne ministre explique : "J'ai eu un conflit de loyauté. Le scientifique aurait dû prendre le pas sur le politique". Elle admet également que pour la campagne électorale, "c'était perdu d'avance, je n'avais que trois semaines. [...] Je venais de dire que je ne voulais pas m'engager avec Benjamin Griveaux quand on m'a proposé de le remplacer pour faire la campagne de la mairie de Paris".

Face à l'incompréhension de son action gouvernementale, symbolisée par les 17 plaintes retenues à son encontre, Agnès Buzyn assure "comprendre la colère". "Quand j'ai vu ce qu'il se passait en Italie quelque temps après (mon départ du ministère), je me suis dit que j'avais raison. J'ai même envoyé un texto à Edouard Philippe en disant : 'C'est un crève cœur de ne pas être avec vous'", raconte-t-elle.  Après le premier tour des municipales, Agnès Buzyn assure avoir "écrit au président de la République. Je lui ai dit que j'arrêtais tout et que j'allais recommencer de travailler à l'hôpital. Et je l'ai fait".

Pour elle, son départ du ministère et son comportement :"Parait incohérent". Cependant, elle révèle que : "Les ténors de la majorité savent les arguments qu'ils ont employés pour me convaincre. Le président de la République sait les arguments qu'il a utilisés pour me convaincre". Agnès Buzyn est visé par une instruction judiciaire sur la gestion de la crise sanitaire, tout comme l'ex-ministre de la Santé, Olivier Véran. L'ancien Premier ministre Édouard Philippe est quant à lui placé sous le statut de témoin assisté.


Laetitia A.D.

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