Eric Ciotti a été élu dimanche à la présidence des Républicains avec 53,7% des voix au terme d'une élection interne au parti, devançant le sénateur Bruno Retailleau (46,3%).Carrière, idées, anecdotes : voici 5 choses à savoir sur le député des Alpes-Maritimes.
Eric Ciotti en nouveau patron de la droite. Âgé de 56 ans, l'ancien finaliste de la primaire de LR pour la présidentielle a été élu président des Républicains ce dimanche 11 décembre, avec 53,7% des voix, devançant l'autre finaliste du vote électronique, le sénateur Bruno Retailleau.
Premier à s'être lancé dans la course à la présidence du parti, le 26 juillet dernier, le député des Alpes-Maritimes a mené une patiente campagne interne et ratissé le terrain militant avec, pour slogan, "La droite au cœur". Le patron de la fédération des Alpes-Maritimes, qui veut incarner une ligne sécuritaire et identitaire, a martelé son opposition à tout rapprochement avec la majorité présidentielle. Il est également partisan d'une "thérapie de choc" pour une droite qui "s'assume" et "ne cède pas au politiquement correct". Voici 5 choses à savoir sur le vainqueur du scrutin, favorable à une possible candidature de Laurent Wauquiez à l'élection présidentielle de 2027.
Il a débuté sa carrière politique dans la roue de Christian Estrosi
Au début des années 1990, Eric Ciotti fait ses premiers pas en politique comme assistant parlementaire de Christian Estrosi, alors député des Alpes-Maritimes. De 2003 à 2007, il est son directeur de cabinet au Conseil général des Alpes-Maritimes, et de 2005 à 2007 son conseiller au ministère de l'Aménagement du territoire. En 2008, il devient son premier adjoint à la mairie de Nice, et il lui succède à la présidence du Conseil général des Alpes-Maritimes. La rupture est consommée en 2017, lorsqu'Eric Ciotti s'oppose à Christian Estrosi pour prendre la tête du département, ce dernier se disant prêt à collaborer avec la majorité présidentielle (qu'il a rejointe depuis, puisqu'il est désormais vice-président d'Horizons, le parti d'Edouard Philippe).
Surnommé "monsieur sécurité" des Républicains, il a des positions conservatrices
Eric Ciotti a fait des sujets sécurité et immigration ses spécialités. Longtemps surnommé "monsieur sécurité" de l'UMP, le député est en pointe sur ces thématiques, multipliant les communications et les propositions à ce propos. Il défend notamment une priorité nationale et communautaire européenne sur l'emploi, les allocations, le logement, ou encore la fin du droit du sol. Il souhaite interdire le port du voile chez les accompagnatrices scolaires, dans les espaces des services publics et pour les mineurs. Il s'est prononcé pour un "Guantanamo à la française" pour les lutter contre le terrorisme et la suspension des allocations pour les "parents de voyous". Eric Ciotti s'est opposé au mariage pour tous et à la PMA pour toutes, y voyant un pas vers la GPA.
Il préfère Eric Zemmour à Emmanuel Macron
Aux deux dernières élections présidentielles, Eric Ciotti a refusé de participer au front républicain et à appeler à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour. En 2017, il avait désigné le premier comme l'"héritier légitime d'un quinquennat désastreux". Et même s'il critiquait Marine Le Pen, "dont le programme et les idées représenteraient un danger pour notre pays", il n'avait pas clairement appelé à voter pour lui faire barrage. Rebelote en 2022. Avant même que l'affiche du second tour soit connue, le député des Alpes-Maritimes avait indiqué que dans l'hypothèse d'un duel entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour, il voterait pour l'ancien journaliste. Il disait alors "partager une partie du constat que dresse Éric Zemmour quand il décrit une France en déclin menacée par l’islamisme et une immigration de masse". "Il est inutile de nier ce constat, je le fais depuis des années, ce serait ridicule", ajoutait-il. En février dernier, il estimait toutefois qu'il y avait dans l'entourage de Zemmour "des gens dangereux".
Il n'a jamais été ministre
Député depuis 2007, président du Conseil général des Alpes-Maritimes de 2008 à 2017 ou encore secrétaire général adjoint des Républicains : Eric Ciotti a occupé de nombreux postes au cours de sa carrière. Mais il n'a jamais été nommé ministre. Nicolas Sarkozy lui a commandé en 2011 un rapport sur l'exécution des peines en France et en 2014 il l'a nommé secrétaire général adjoint aux fédérations de l'UMP ; mais il ne l'a jamais appelé dans son gouvernement.
Il a été exempté de service militaire
En 2016, alors qu'il vante le rétablissement du service militaire supprimé par Jacques Chirac, le Canard enchaîné révèle qu'Eric Ciotti n'a pas effectué le sien. En 1991, un certain François Fillon, alors député de la Sarthe, avait écrit au ministre de la Défense pour faire exempter de service militaire l'assistant parlementaire de son collègue député des Alpes-Maritimes Christian Estrosi, un certain Eric Ciotti. Sans succès. Il avait finalement pu y échapper grâce à sa femme, tombée enceinte au moment où il devait rejoindre l'armée.