RÉACTION - Le ministre de la Justice a assuré mardi soir qu'il était "très serein" face à sa mise en examen pour "prise illégale d'intérêts". Il a également indiqué qu'il n'avait jamais envisagé de démissionner du gouvernement.
Une sérénité affichée. Près de trois mois après sa mise en examen pour "prise illégale d'intérêts", le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a assuré, mardi 5 octobre, qu'il n'avait jamais songé à démissionner du gouvernement. "Si j'avais eu envie de démissionner, j'aurais démissionné", a-t-il affirmé. "Je suis très serein. Si vous saviez ce que j'ai fait depuis que j'ai été mis en examen, vous verriez que je suis pleinement ministre de la Justice."
Le garde des Sceaux a toutefois reconnu que sa mise en examen avait été "très difficile à vivre", pour lui comme pour ses proches. Invité de BFMTV, Éric Dupond-Moretti a même dénoncé "une guerre" déclarée, selon lui, "par certains représentants de syndicats" de magistrats.
"Cela m'a fait du mal", reconnaît Éric Dupond-Moretti
"Je me suis expliqué devant les juges, je me réexpliquerai à nouveau s'il le faut", a poursuivi le garde des Sceaux. "Cela m'a fait du mal, au travers du mal qu'on a pu faire à mes proches."
Le ministre est soupçonné d'avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu'il réfute. La Cour de justice de la République, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis "dans l'exercice de leurs fonctions", avait ouvert en janvier une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts" après les plaintes de syndicats de magistrats et de l'association Anticor, dénonçant des situations de conflits d'intérêts dans deux dossiers.
Le premier concerne l'enquête administrative ordonnée en septembre 2020 par le garde des Sceaux contre trois magistrats du parquet national financier qui ont fait éplucher ses relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") quand il était encore une star des prétoires. Dans le second dossier, il lui est reproché d'avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d'instruction détaché à Monaco, Édouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses ex-clients et dont il avait critiqué les méthodes de "cow-boy".
Les potentiels conflits d'intérêts du nouveau garde des Sceaux, soulevés dès son arrivée à la Chancellerie par les syndicats de magistrats, avaient finalement conduit, fin octobre 2020, à l'écarter du suivi de ses anciennes affaires, désormais sous le contrôle de Matignon.
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