Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron taclent Eric Zemmour, sans le nommer

Publié le 29 septembre 2021 à 6h18
Macron et Sarkozy
Macron et Sarkozy - Source : Ludovic MARIN / POOL / AFP

POLÉMIQUE - Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy s'en sont pris à Eric Zemmour sans le nommer. Le premier pour s'opposer à sa proposition de "franciser" les prénoms d'origine étrangère, le second pour dénoncer le "vide" du débat publique.

"Notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation", a déclaré le chef de l'Etat dans son discours. "Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l'Etat et la langue (...) une langue dont l'épicentre aujourd'hui n'est plus sur ces rives de la Seine, mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo."

C'est la première fois que le chef de l'Etat commente une position de l'essayiste. Pas plus tard que lundi, en déplacement à Lyon, il avait assuré que son rôle n'était pas d'évoquer les candidats "potentiels" ou déclarés.

S'il n'est toujours pas candidat à l'élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour fait réagir. Mardi, ce sont deux présidents, l'un en exercice, l'autre en retrait de la vie politique, qui s'en sont pris à sa rhétorique de francisation des prénoms à consonance étrangère. Le polémiste répète ces dernières semaines son intention d'"obliger les gens à donner des prénoms français" à leurs enfants. Selon ses mots, "appeler son enfant Mohamed, c'est coloniser la France".

C'est dans un lieu de culture qu'Emmanuel Macron a choisi de lui répondre, sans jamais le nommer directement. En visite ce mardi du chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France, à Paris, le président s'est dit opposé à l'idée de manière implicite. 

Invité d'Europe 1 ce mardi, Nicolas Sarkozy s'en est lui aussi pris à Eric Zemmour, évoquant des "différences" avec le polémiste, mais défendant son droit à s'exprimer dans les médias. 

Toujours sans prononcer son nom, l'ancien président l'a qualifié, sans doute possible, de "symptôme du vide" du débat politique, soumis à "la pression d'une pensée unique". "Le vide permet aux excès et aux extrêmes de prendre toute la place", a-t-il estimé, plaidant pour que les responsables politiques apportent davantage d'"idées fortes".


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info