RENCONTRE - A quelques jours du congrès du PS, qui a lieu à Poitiers ce week-end, Metronews dresse le portrait de trois militants socialistes, qui se sont engagés au parti après la victoire de François Hollande. Trois ans après, ils naviguent entre optimisme et déception.
Leurs motivations sont aussi diverses que leurs parcours. A l’approche du congrès du PS , qui aura lieu à Poitiers du 5 au 7 juin, metronews est allé à la rencontre de ces nouveaux militants socialistes, ceux qui se sont engagés après l’élection de François Hollande. Un acte déclencheur pour certains, mais pas pour tous. Entre optimisme débordant, presque surjoué, critiques sans retenue et désillusion, trois jeunes nouveaux adhérents du parti socialiste se sont livrés.
L'élection de Hollande peu incitatrice
Gharib, 34 ans, fait partie de ces militants qui se sont engagés suite à l’élection de François Hollande, en mai 2012. "C’est sa victoire qui m’a convaincu d’adhérer au PS" explique ce fervent défenseur du chef de l’Etat et de la majorité. Son programme arrivait "à point nommé", notamment sur "la défense de la jeunesse et de l’unité nationale". Un programme qu'il voulait le défendre pleinement, au point de pousser son engagement jusqu’à travailler aujourd’hui auprès d’un élu PS du Val-de-Marne.
Âgée de 19 ans, Aminata, elle, n’a poussé la porte du parti à la rose qu’un an et demi après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Par timidité reconnait-elle. "Je n’osais pas m’engager à ce moment-là, j’ai attendu un déclic". Ce déclic, ce sera celui de la bataille du mariage pour tous. Face à la résistance portée par la Manif pour tous, la jeune étudiante en Sciences politiques s’engage et vient grossir les rangs du PS pour "l’aider à tenir l’engagement" du chef de l’Etat.
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Faire bouger le PS "de l'intérieur"
Pierre, lui, n’a franchi le rubicon que sur le tard, en février dernier. Si l’élection de François Hollande l’a laissé de marbre sur le plan du militantisme, ses multiples renoncements - ainsi que les turpitudes locales du PS, à Châteauroux, où il habite - l’ont convaincu à adhérer au parti dans l’espoir de faire bouger les choses "de l’intérieur". N’allez pourtant pas croire que ce jeune chômeur, enseignant de formation, se définit comme un "frondeur" du PS. "Les frondeurs, ils sont derrière Arnaud Montebourg et œuvrent pour son retour en 2022 où il affrontera Manuel Valls. Moi ça ne m’intéresse pas de me battre pour Montebourg, je n’en ai rien à carrer. Et Montebourg, quand il était ministre, il n’a fait que de la communication !", assure-t-il.
Les renoncements de François Hollande ont aussi eu un impact sur Aminata, et l’ont poussé à se radicaliser peu à peu. Comprenez : à se diriger vers la gauche du PS, qui critique régulièrement le couple exécutif. Croisée la semaine dernière lors d’un meeting de Christian Paul, candidat malheureux pour le poste de Premier secrétaire du PS , elle cite pêle-mêle "la PMA laissée sur le bord de la route du mariage pour tous, ou encore le droit de vote des étrangers. Si je devais faire la liste, on en aurait pour plusieurs heures", grince-t-elle.
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Railleries et pédagogie
Comment les trois militants vivent-ils leur engagement et leur militantisme face à un François Hollande au plus bas dans les sondages et un couple exécutif malmené dans l’opinion publique ? "Beaucoup de mes amis se moquent de mon adhésion. Pour eux, c’est incongru de militer au PS en 2015, confie Pierre. Mais les railleries, je m’en moque. Je veux faire bouger les choses".
De son côté, Aminata avoue d’emblée que c’est "compliqué" d’être au PS aujourd’hui, d'assumer auprès de ses amis. Militante et critique, elle veut continuer à croire au pouvoir de la pédagogie pour expliquer à ses proches sa démarche au sein du parti, et l’action de ce dernier.
Gharbi, lui, élude la question et préfère se concentrer sur les deux années de mandat qu’il reste. Optimiste, encore, il assure que les "deux [prochaines] années [vont être] cruciales, les réformes vont continuer à porter leurs fruits". Un optimisme dont ils sont peu nombreux à faire preuve.
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