Éventuel "reconfinement" : comment le gouvernement a changé de discours en quelques semaines

Publié le 26 octobre 2020 à 16h13, mis à jour le 27 octobre 2020 à 15h23
Jean Castex, le Premier ministre, lors du point hebdomadaire du 22 octobre.
Jean Castex, le Premier ministre, lors du point hebdomadaire du 22 octobre. - Source : AFP

COVID-19 - Le reconfinement est-il inévitable ? Sur les plateaux de télévision, les membres du gouvernement rejettent de moins en moins fortement cette hypothèse.

La bascule s’est faite jeudi 22 octobre. Lors d’un point presse tenu avec le ministre de la Santé, la ministre de la Culture et le secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique, le Premier ministre a tenu pour la première fois un discours très dur, très alarmiste. Ne mâchant pas ses mots, Jean Castex a prévenu que "le mois de novembre sera éprouvant". Après avoir annoncé le passage de nouveaux départements sous couvre-feu et appelé à la responsabilité de tous les Français, il a ajouté : "En fonction des résultats obtenus et de l’évolution de l’épidémie, nous réévaluerons le dispositif pour éventuellement le durcir". 

Fallait-il y lire la menace d'un reconfinement ? Depuis, même si cette hypothèse n’a jamais vraiment été écartée par le gouvernement, elle est abordée avec beaucoup moins de tabous sur les plateaux télé. Pas plus tard que ce lundi 26 octobre sur LCI, la ministre du Travail Elisabeth Borne a déclaré : "On n’exclut rien, mais vous avez compris qu'on souhaite éviter un reconfinement général et qu’en tout cas on veut trouver un bon équilibre entre la protection de la santé des Français et la poursuite de l’activité économique, éducative, culturelle." Des propos qui laissent la place à un reconfinement local ou ciblé à certaines catégories de la population. 

Cédric O : "Tout est possible"

Dimanche 25 octobre, interrogé sur un possible reconfinement sur franceinfo, le secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique Cédric O avait répondu : "Il ne faut absolument rien écarter et voir en fonction de l'évolution de l'épidémie ce qu'il faut faire". "Tout est possible", a-t-il ajouté.

Jusque-là, le gouvernement avait été plus ferme dans son rejet du reconfinement. Le 27 septembre, invité à réagir à la proposition de deux prix Nobel d'économie qui préconisaient de reconfiner le pays avant Noël, le ministre de la Santé Olivier Véran avait écarté l'idée d'un reconfinement national "préventif" avant les fêtes. Il préconisait l'adoption de mesures "territorialisées", même s'il estimait nécessaire de prendre "des décisions qui sont adaptées à la gravité du moment".

Interviewé sur TF1 et France 2 le 14 octobre dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait quant à lui jugé au cours de l'entretien qu'il serait "disproportionné de reconfiner le pays". "Notre objectif doit être de réduire les contacts privés qui sont les contacts les plus dangereux", avait-il ajouté, trois jours avant d'imposer un couvre-feu à la région Ile-de-France et huit métropoles. 

Vers de nouvelles restrictions : les scénarios envisagésSource : Sujet TF1 Info

Mercredi soir, des ministres se réuniront à Matignon pour évoquer la situation sanitaire autour de Jean Castex. Avant d'annoncer de nouvelles restrictions ? Lors de la première vague, celui qui est désormais Premier ministre était en charge du déconfinement du pays, et il a toujours prévenu : "J’ai préparé un plan de déconfinement, mais ce plan comporte aussi un plan de reconfinement". 


Justine FAURE

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