La France secouée par une vague de violences urbaines après la mort de Nahel

Expulsion des délinquants de leur logement social : les explications de Gérald Darmanin

par M.B | Interview TF1 : Marie Chantrait
Publié le 31 août 2023 à 23h48, mis à jour le 1 septembre 2023 à 0h23

Source : JT 20h Semaine

Dans une note dévoilée en exclusivité par TF1, Gérald Darmanin demande aux préfets une "fermeté systématique" pour expulser des logements sociaux les "délinquants auteurs de violences urbaines".
Le ministre de l'Intérieur nous a accordé une interview pour expliquer pourquoi il encourage certaines expulsions.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets une "fermeté systématique" pour expulser des logements sociaux les "délinquants auteurs de violences urbaines", dans une instruction dévoilée ce jeudi en exclusivité par TF1. Cette note intervient après la polémique suscitée par l'expulsion la semaine dernière par le préfet du Val-d'Oise d'un émeutier condamné et de ses proches d'un logement social qu'ils occupaient.

"Le Président de la République nous a demandé d'être fermes dans le suivi de ceux qui ont été responsables des émeutes inacceptables et très violentes que les Français ont connues au mois de juillet. J'ai demandé aux préfets de la République de faire un suivi de chacune des personnes qui sont confondues par la justice en saisissant les bailleurs sociaux [...] pour que les personnes délinquantes puissent ne pas bénéficier de la solidarité nationale", a déclaré Gérald Darmanin auprès de TF1.

"Cette demande systématique d'expulsion, qui passera évidemment par une décision de justice, sera désormais faite partout sur le territoire national quand on aura identifié les personnes qui auront été délinquantes", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

"Tout ça c'est dans notre droit"

À ceux qui dénoncent une injustice dans le fait que la famille et les proches qui vivent avec le délinquant seront également expulsés, Gérald Darmanin répond que "tout ça c'est dans notre droit depuis 1989, et moi je veux que les préfets appliquent le droit français voulu par les parlementaires". 

"Deuxièmement, il y a des personnes en ce moment dans le Val-d'Oise qui sont en prison. Ils vivent seuls, ils n'ont pas de famille. Est-ce que c'est encore à l'État, au contribuable, de payer le logement social de quelqu'un qui a été condamné, emprisonné, pour avoir été responsable d'émeutes, s'en prenant à des policiers, à des élus, brûlant des écoles ?", interroge Gérald Darmanin. "La réponse est non, je le pense, pour l'immense majorité des Français".

"Troisièmement, ce n'est pas à l'État de payer la solidarité sociale à des gens qui se fichent de la société, se fichent de notre pays, se fichent des policiers et des gendarmes, se fichent des élus et attaquent les biens publics et attaquent ou pillent les biens privés. Je pense qu'il est très juste de pouvoir procéder à ces expulsions", a encore réaffirmé le locataire de la place Beauvau.

"Un message très fort de fermeté"

Interrogé sur le fait que beaucoup d'émeutiers étaient mineurs, Gérald Darmanin affirme qu'"il y a un tiers de majeurs, donc il ne faut pas sous-estimer que ces personnes sont responsables pénalement". "Et puis je veux le redire : c'est une décision de justice. Ce que font les préfets, comme celui du Val-d'Oise, c'est qu'ils demandent aux bailleurs HLM, à la justice, de procéder à cette expulsion. La justice bien sûr pourra juger si la demande du préfet est ou n'est pas fondée, notamment s'il s'agit de personnes plus vulnérables, s'agissant des gens qui ont des charges de famille, ou s'agissant de mineurs".

"C'est un message très fort de fermeté. On ne peut pas revivre deux fois ce que nous avons vécu, ce que les Français ont vécu au mois de juillet", a encore affirmé Gérald Darmanin.

"Les responsables des émeutes violentes du mois de juillet ne doivent pas bénéficier de la solidarité nationale", a insisté le ministre de l'Intérieur. "Les policiers ne comprendraient pas que quelqu'un qui a attaqué une école, qui a attaqué des policiers et des gendarmes, attaqué une mairie, puisse continuer à vivre dans un logement HLM payé par la solidarité nationale".

Enfin, "nous demanderons d'expulser toute personne responsable de ces émeutes comme d'ailleurs toute personne qui commettrait à partir d'aujourd'hui des actes de délinquances graves, des trafiquants de drogue par exemple, et la justice tranchera", a annoncé Gérald Darmanin. "Je constate qu'elle tranche du côté du préfet du Val-d'Oise et procède en ce moment même à des expulsions de logements. Nous voyons que ça fonctionne. Il faut donc que tous les préfets le fassent", a-t-il conclu.


M.B | Interview TF1 : Marie Chantrait

Tout
TF1 Info