Mercredi, la députée LFI Sophia Chikirou a comparé Fabien Roussel (PCF) à Jacques Doriot, ancien leader communiste passé à la collaboration dans les années 1940.Le premier concerné a dénoncé des propos "dangereux" et irrespectueux."Je dis 'halte au feu' car (...) à la fin ce qu'on abîme c'est l'espoir de changer", a déclaré ce vendredi la parlementaire insoumise Clémentine Autain sur LCI.
Les invectives entre insoumis et communistes sont légions, et on ne dénombre plus les prises de bec entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Mais la dernière attaque de membres de LFI envers le leader communiste a passé un cap. Mercredi, la députée de Paris Sophia Chikirou a comparé le député du Nord à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940. "L'histoire se répète et il y a du Doriot dans Roussel", a-t-elle commenté sur Facebook, relayant une publication accusant Roussel de draguer l'électorat d'extrême droite. Un message relayé par Jean-Luc Mélenchon. Le Parti communiste a dénoncé un "appel à la haine (...) extrêmement dangereux".
"On doit avoir un minimum de respect entre nous et s'en prendre comme ça à un dirigeant du PCF, en connaissant l'engagement qui a été le nôtre pendant la guerre, dans la Résistance, contre le nazisme, c'est extrêmement grave", a déclaré Fabien Roussel à franceinfo, en appelant au "dialogue" à gauche. "Le rassemblement, l'union ne peut pas se faire quand les insultes sont à ce niveau-là. On ne peut pas accepter cela." Toutefois, Fabien Roussel - qui a à de nombreuses reprises pris ses distances avec la Nupes - estime que le dialogue est toujours possible. "C'est l'occasion pour moi, pour nous, peut-être pour toutes les forces de gauche et de progrès, de rappeler quelles sont les règles de l'union et du rassemblement. Et ces règles, c'est d'abord se respecter, ne jamais s'insulter. C'est respecter nos différences", a-t-il assuré.
"Halte au feu"
Interrogée à ce sujet ce vendredi matin sur LCI, la députée LFI Clémentine Autain, en désaccord avec Sophia Chikirou, a également estimé que l'union n'était pas possible sans le respect des différences, mais a tenu à rappeler que Fabien Roussel avait été le premier à exprimer de forts doutes sur l'alliance de la gauche. "L'unité se fait avec des gens, des sensibilités, des partis différents. Il faut arriver à faire vivre cette unité" notamment en acceptant "que d'autres ne pensent pas comme nous", a-t-elle déclaré, constatant que "Fabien Roussel a pris ses distances avec le rassemblement, il a aussi dit des choses sur La France insoumise qui ne sont pas acceptables".
"Je dis 'halte au feu' car si on est dans une surenchère d'invectives, à la fin ce qu'on abîme c'est l'espoir de changer", a ajouté Clémentine Autain, reprenant les termes du Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. "Roussel n'est pas Doriot. Le débat ce n'est pas le pugilat. Le désaccord ce n'est pas l'insulte. La montée de l'extrême droite est un sujet trop sérieux pour ne pas lui fournir des alliés supplémentaires. Halte au feu", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). "STOP", a aussi tancé la patronne du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, "entre partenaires on se respecte".
Ce samedi 23 septembre, les insoumis défileront dans la rue contre les violences policières et le racisme. Un rassemblement auquel ne participeront pas les communistes (et les socialistes), Fabien Roussel ayant expliqué qu'il ne souhaitaient pas marcher au cri de "tout le monde déteste la police", régulièrement repris par LFI.