"Nous sommes en danger" : la France accuse la Russie de tentative d'espionnage par satellite

Publié le 8 septembre 2018 à 8h10
"Nous sommes en danger" : la France accuse la Russie de tentative d'espionnage par satellite

ESPION SPATIAL - Lors d'un discours au Centre national des études spatiales (CNES), la ministre française des Armées a accusé Moscou d'avoir tenté d'intercepter des communications sécurisées par le biais d'un satellite espion.

Florence Parly était ce vendredi à Toulouse, au Centre national d'études spatiales (CNES), pour parler espace. Et c’est par "une  histoire" qu’elle a choisi de débuter son discours. L’histoire d’une mésaventure du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus, un satellite qui "permet d’échanger des informations, de planifier des opérations, de garantir notre sécurité".

"Alors qu’Athena-Fidus continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un satellite s’est approché de lui, de près, d’un peu trop près", a raconté la ministre des Armées. "De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications." Et de poursuivre sur un ton plus sévère : "Tenter d’écouter ses voisins, ce n’est pas seulement inamical. C’est un acte d’espionnage." 

Ce satellite espion "aux grandes oreilles s’appelle Louch-Olymp, c’est un satellite russe bien connu mais un peu… indiscret." Florence Parly a rassuré son audience : "Nous l’avions vu arriver, et avons pris les mesures qui s’imposaient." Et pour cause, Louch-Olymp n'en est pas à son coup d'essai et est depuis quelques temps sous surveillance rapprochée. Ses subites et répétées variations de positionnement sont jugées suspectes et dangereuses par l'Armée française, mais aussi par de nombreuses puissances occidentales.

"Nous avons d’ailleurs observé qu’il continuait de manœuvrer activement les mois suivants auprès d’autres cibles", a avancé la ministre sans les nommer.

Le but de cette catastrophe sécuritaire évitée et racontée comme un conte ? Attirer l'attention sur l'importance d'une défense spatiale. "Non, l’espionnage et les actes offensifs, ça n’arrive pas qu’aux autres. Oui, nous sommes en danger, nos communications, nos manœuvres militaires comme nos quotidiens sont en danger si nous ne réagissons pas", a alerté la ministre.  "D’autres très grandes puissances spatiales déploient en orbite des objets intrigants, expérimentent des capacités potentiellement offensives, conduisent des manœuvres qui ne laissent guère de doutes sur leur vocation agressive ".

Un groupe de travail du ministère des Armées planche d'ailleurs actuellement sur des propositions concernant une "stratégie spatiale de défense". Leur rapport doit être remis au président français dans deux mois.

CNES

Placé en orbite géostationnaire en 2014, le satellite Athena-Fidus ("Access on THeatres for EuropeaN Allied forces nations-French Italian Dual Use Satellite") fournit des moyens de télécommunication de très haut débit aux armées française et italienne et aux services de sécurité civile des deux pays.


La rédaction de TF1info

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