Le Pen lance à un avertissement à Philippot

Publié le 15 septembre 2017 à 18h35, mis à jour le 21 septembre 2017 à 10h56
Le Pen lance à un avertissement à Philippot

CARTON JAUNE – Alors que Florian Philippot suscite de plus en plus de critiques au sein du FN, en particulier depuis la création de son mouvement Les Patriotes, Marine Le Pen lui demande de se concentrer sur la refondation du parti.

Marine Le Pen somme publiquement Florian Philippot, qui cumule ses fonctions de vice-président du Front national et de président de sa propre association baptisée Les Patriotes, de clarifier sa situation et de se concentrer sur la "refondation" du parti d'extrême droite. Dans une interview publiée ce vendredi dans Le Parisien, elle assure qu'il n'y a "pas de distance" entre elle et son n°2, bien qu’il ait été ces derniers mots l’objet de nombreuses critiques au sein du mouvement 

Cependant, priée de dire si Florian Philippot devait "clarifier" sa situation, Marine Le Pen a répondu "oui". "Qu'il y ait des think-tanks, ça ne me pose aucun souci. Mais nous sommes tout de même au coeur de la refondation du mouvement. Je souhaite donc que tous les dirigeants du FN se reconcentrent sur cette refondation et qu'ils apportent leurs réflexions à l'intérieur du mouvement", ajoute-t-elle.

L’eurodéputé a eu beau répéter que son association n'est qu'un "laboratoire d'idées" destiné à alimenter la réflexion du FN, une partie de cadres frontistes y voit le signe de velléités d'émancipation, à l’instar du secrétaire général Nicolas Bay. La personnalité de l'énarque et le courant qu'il incarne font en réalité débat depuis longtemps au FN.

De plus, ses opposants internes lui prêtent une influence nocive sur Marine Le Pen et souhaiteraient remiser certaines de ses propositions, qu'ils jugent contre-productives comme la sortie de l’euro, pour privilégier une "union des droites" sur la base d'un discours conservateur et anti-immigration.

"Il faut qu'elle vire un certain nombre de types autour d'elle, (...) Philippot, la famille Philippot, un certain nombre de ses conseillers, qui sont des gens néfastes", a par exemple déclaré, le 8 septembre, Robert Ménard, maire de Béziers et allié au FN. Dans son interview au Parisien, la présidente reconnaît que le débat pourra être "vif" dans les mois à venir. 

"Je ne change rien de ce que je pense"

Mais, parallèlement, elle dit n'avoir aucune intention de dévier de sa ligne, qu'elle présente comme la synthèse entre le frontisme historique et la tendance Philippot. "Il y a beaucoup de gens qui essaient de me tirer d'un côté de la manche ou de l'autre. Mais ils ont oublié que je suis d'une grande solidité", déclare-t-elle.

"Je présenterai aux adhérents une ligne qui est celle que je défends depuis bien longtemps : équilibrée entre ces fameux fondamentaux et en même temps cette aspiration à protéger nos patriotes. Je ne change rien de ce que je pense." Engagée après le second tour de la présidentielle, la "refondation" du parti, appelé à changer de nom et peut-être de siège, doit s'achever par un congrès prévu en mars prochain.


La rédaction de TF1info

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