L'homme arrêté dimanche après la dégradation du tableau "Fuck abstraction !" au Palais de Tokyo est un ancien élu du Front national, a-t-on appris lundi.Ce mardi, mise en cause par la ministre de la Culture, la présidente du Rassemblement national nie toute responsabilité."Vous ne pouvez pas être tenu responsable d'un fait individuel de quelqu'un qui a été conseiller municipal il y a huit ans", a déclaré Marine Le Pen.
Quelle est la responsabilité du Rassemblement national dans la dégradation d'un tableau polémique survenue dimanche au palais de Tokyo à Paris ? Nulle, a répondu Marine Le Pen ce mardi sur Sud Radio. "Vous ne pouvez pas être tenu responsable d'un fait individuel de quelqu'un qui a été conseiller municipal il y a huit ans", a-t-elle déclaré, alors que depuis plusieurs médias ont révélé que l'homme arrêté pour cet acte de vandalisme était un ancien élu du Front national, son parti est accusé d'instrumentaliser cette affaire. Lundi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait même interpellé directement Marine Le Pen sur Twitter à ce sujet.
"Il a eu tort de le faire", a estimé la cheffe des députés RN à propos de Pierre Chassin, ancien chef du groupe Front national au conseil municipal des Mureaux (Yvelines), un octogénaire qui a projeté de la peinture sur l'œuvre Fuck abstraction ! de l'artiste suisse Miriam Cahn, taxée de pédopornographie par ses détracteurs. Le parquet de Paris a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pour dégradation de bien culturel exposé.
"Un ancien élu FN attaque l'œuvre de Miriam Cahn après la campagne de dénigrement de votre parti. Et alors que la justice a reconnu que ce tableau, qui dénonce les horreurs de la guerre, peut être exposé. Décidément Marine Le Pen, rien n'a changé depuis le Front National !", s'est indignée sur Twitter Rima Abdul Malak, interpellée sur le sujet par la députée RN Caroline Parmentier en mars lors des questions au gouvernement.
"Je condamne toutes les dégradations d'où qu'elles viennent", a répondu cette dernière sur Twitter. "Mais la liberté d'expression c'est aussi celle des représentants de la Nation d'exprimer leur indignation face à des œuvres représentant clairement une scène de pédocriminalité. Sans se faire diffamer par une ministre...", avait-elle ajouté.
Même Emmanuel Macron "condamne"
Même le président de la République a commenté cette affaire ce lundi 8 mai, avant la traditionnelle cérémonie de commémoration sur les Champs-Elysées. "En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l'acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo", a tweeté Emmanuel Macron. "S'en prendre à une œuvre, c'est attenter à nos valeurs. En France, l'art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti."
Exposé dans le centre d'art contemporain parisien depuis la mi-février, le tableau représente une personne frêle aux mains liées, contrainte à une fellation par un homme puissant sans visage. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l'artiste, invoquant la représentation du viol comme arme de guerre et crime contre l'humanité. Les associations Juristes pour l'enfance, l'Enfance en partage, Face à l'inceste et Innocence en danger, considérant le tableau pédopornographique, réclamaient son décrochage mais ont été déboutées au printemps par le tribunal administratif de Paris puis par le Conseil d'État.
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