Darmanin démissionne du Conseil régional des Hauts-de-France, décision "prochaine" pour Tourcoing

Publié le 9 juillet 2020 à 6h09
Darmanin démissionne du Conseil régional des Hauts-de-France, décision "prochaine" pour Tourcoing

Source : Thomas COEX / AFP

MANDATS - Élu maire de Tourcoing dès le premier tour en mars dernier, Gérald Darmanin renoncera-t-il à ce poste ? Le nouveau ministre de l’Intérieur fait savoir qu’il prendra sa décision "prochainement", lui qui assurait fin janvier être candidat "pour être maire". Sa lettre de démission du conseil régional des Hauts-de-France a quant à elle déjà été envoyée.

Gérald Darmanin, nouveau ministre de l’Intérieur, a annoncé mercredi soir à l’AFP avoir démissionné du Conseil régional des Hauts-de-France, où il siégeait depuis 2015 au côté de Xavier Bertrand. Aucune règle ne l’obligeait à quitter ce poste : "J'ai démissionné parce qu'en tant que ministre de l'Intérieur, mon temps est très pris et je ne peux plus me consacrer à ce mandat", a indiqué l’ancien ministre de l’Action et des comptes publics, réfutant avoir démissionné à la demande du président de la République.

"Symboliquement", a cependant affirmé à l'AFP un élu nordiste, "c'est une façon de montrer qu'il coupe le cordon avec Xavier Bertrand", président (ex-LR) des Hauts-de-France, dont les ambitions présidentielles sont surveillées de près par Emmanuel Macron.

La question d’une démission ou non de son poste de maire de Tourcoing n’a en revanche pas encore été tranchée par Gérald Darmanin. Celui-ci a fait savoir qu’il ferait connaître sa décision "prochainement", après avoir "réuni ce week-end (son) équipe municipale" et en avoir "discuté avec elle"

"Pas sain de cumuler"

Selon la jurisprudence instaurée par Lionel Jospin en 1997, un ministre ne peut pas diriger un exécutif local. Il ne s'agit que d'une règle non-écrite, qui a souffert des exceptions par le passé, à gauche comme à droite (Le Drian, Sarkozy…), mais l'ex-Premier ministre Edouard Philippe l'a sanctuarisée en septembre 2019. "Il n'est pas sain de cumuler les deux dans la durée", a d'ailleurs lui aussi récemment jugé Gérald Darmanin. D'autant que, depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats, il est désormais interdit d'être à la fois maire et député par exemple.

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Le prochain conseil municipal de Tourcoing est programmé le 18 juillet. Le 15 mars, Gérald Darmanin avait réussi la performance, en pleine déroute électorale pour La République en Marche, d'être réélu maire de sa ville dès le premier tour avec 60,9% des voix. Il avait revêtu l'écharpe tricolore le 23 mai, retrouvant un siège occupé entre mars 2014, quand le jeune élu alors estampillé UMP avait ravi la ville au PS, et septembre 2017.

Darmanin avait assuré le lendemain dans le JDD que le tandem exécutif l'avait "autorisé, pendant un temps et vu les circonstances exceptionnelles" liées à l'épidémie de Covid-19, à "exercer les deux fonctions" de ministre et de maire. A son entrée au gouvernement en 2017, Gérald Darmanin désormais LREM avait attendu quatre mois avant de céder son fauteuil à un fidèle et de devenir premier adjoint. Il devrait de nouveau confier les rênes de la ville à son actuel premier adjoint.

Pour l'opposition, une "trahison des Tourquennois"

"Si je suis tête de liste, c'est pour être maire" de Tourcoing, déclarait-il cependant fin janvier dans La Voix du Nord. "Il y a une forme de trahison des Tourquennois avec une ironie absolument terrible", a déclaré mercredi à l'AFP la conseillère municipale d'opposition Katy Vuylsteker en soulignant qu'il conduisait une liste appelée "Le choix de Tourcoing". "C'est un cumulard invétéré. Il ne s'est jamais satisfait d'un poste et il n'a jamais fini de mandat", a-t-elle ajouté.

"Il a menti aux Tourquennois en disant qu'il se présentait pour être maire. Ce n'est pas compatible avec ses ambitions nationales", a renchéri sur Twitter Rémi Meurin (RN).


La rédaction de TF1info

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