Grand prix du menteur en politique : Robert Ménard, champion 2016

par Loïc LE CLERC
Publié le 19 janvier 2017 à 12h38, mis à jour le 20 janvier 2017 à 9h31
Grand prix du menteur en politique : Robert Ménard, champion 2016
Source : LOIC VENANCE / AFP

AWARDS - Pour cette troisième édition du Grand prix du menteur en politique, c'est donc le maire de Béziers, Robert Ménard, qui rafle la mise. Il succède à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy.

La compétition était particulièrement coriace, pour cette année 2016. Mais après délibération du jury, le lauréat du Grand prix du menteur en politique est... Robert Ménard, co-fondateur de Reporters sans frontière et maire de Béziers. Il faut dire que ce dernier n'a pas chômé, et ce afin d'avoir l'honneur de succéder à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Aux dires de Libération, l'édile d'extrême droite a été "distingué pour son incroyable constance dans le mensonge lorsqu’il évoque l’immigration".

Les éléments qui ont sûrement fait pencher la balance en sa faveur sont les suivants : "75% de l’immigration aujourd’hui, elle vient du Maghreb et de Turquie", "au lieu de faire des cours de français comme il semblerait utile de le faire, on leur apprend le turc et l’arabe" à l'école, ou encore que "le regroupement familial c’est, en gros, 40% de l’immigration".

Manuel Valls, premier dauphin

Il s'en est fallu de peu pour que l'ancien Premier ministre et candidat à la primaire organisée par le PS ne finisse palme d'or. Mais nous l'avons vu, c'était sans compter sur l'imagination débordante du maire de Béziers. Valls écope tout de même du prix de premier dauphin, "pour son retournement de veste spectaculaire (49.3, heures sup défiscalisées) en devenant candidat à la primaire du PS".

Prix spécial du jury

Nicolas Sarkozy, pour l'ensemble de sa carrière. Après avoir remporté le Grand prix en 2014, la campagne pour la primaire de la droite permet donc à l'ancien chef de l'Etat de refaire une apparition dans ce concours. Le jury note tout particulièrement ses mensonges concernant "sa situation judiciaire et l'affaire Bygmalion", peut-on lire dans Marianne.

Prix "Un certain regard" pour des mensonges particulièrement absurdes ou bizarres

Christian Estrosi, pour avoir affirmé avoir fait installer les portiques de sécurité dans la gare Saint-Charles à Marseille, en réponse aux attentats du 13-Novembre. Alors que c'est la SNCF qui en est à l'initiative, sans rapport avec le terrorisme.

Prix "Jacques Dutronc" du plus beau retournement de veste

François Fillon, pour avoir retourné sa veste sur la réforme de la Sécurité sociale.

Prix du "Naufrage en politique"

Maud Fontenoy, pour avoir déclaré que "12.000 chercheurs sont partis aux Etats-Unis" à cause de l'interdiction en France de pouvoir chercher des techniques non-polluantes d’extraction du gaz de schiste.

Prix du "Grand Remplacement"

Jean-Pierre Chevènement, pour avoir affirmé qu'il y a "135 nationalités à Saint-Denis, dont une (la française) qui a quasiment disparu".

Prix du Jeune espoir pour Nicolas Bay et Florian Philippot

Egalité parfaite entre les deux jeunes élus frontistes. Nicolas Bay est récompensé pour, entre autres, ses mensonges sur les "77.000 logements réquisitionnés pour des clandestins", la loi Travail qui "introduit le communautarisme dans l’entreprise" ou bien le fait que "les actes antichrétiens représentent 95% des dégradations des lieux de culte".

Florian Philippot n'a pas à rougir de sa prestation. De ses déclarations frauduleuses, on peut retenir que les étrangers en situation irrégulière n’avaient pas droit à l'AME avant 2000 ou que la loi n’accorde aucun droit aux sans-papiers.

Prix du meilleur menteur politique à l’étranger

Donald Trump, pour l'ensemble de son oeuvre.

Ce prix du menteur en politique est organisé par le politologue Thomas Guénolé. Le jury était composé de huit journalistes : Mélissa Bounoua (Slate), Hélène Decommer (l’Express), Alexandre Devecchio (FigaroVox, le Figaro), Hugo Domenach (le Point), Antoine Krempf (le Vrai du faux, France Info), Delphine Legouté (Marianne), Pauline Moullot (Désintox, Libération) et Estelle Schmitt (France Inter).


Loïc LE CLERC

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