Seuls "5 ou 6 %" des éboueurs sont en grève à Paris, affirme la maire du IXe arrondissement.Un taux suffisant pour bloquer "tout le ramassage" de la capitale, explique une autre maire d'arrondissement.Les intéressés se disent déterminés à poursuivre leur grève reconductible au moins jusqu'à lundi.
La barre symbolique des 10.000 tonnes de déchets non ramassés a été franchie dans la capitale ce vendredi midi, selon la mairie de Paris. "Aucune benne n'est sortie" dans les arrondissements où la collecte des déchets est assurée par les agents de la mairie, a appris l'AFP auprès de l'entourage d'Anne Hidalgo, alors que Gérald Darmanin a annoncé ce vendredi que le préfet de police avait "requis" jeudi soir "le service de la propreté de la ville" et que cette réquisition fonctionnait.
Pourtant, "il n'y a que 5 ou 6% des éboueurs en grève" contre la réforme des retraites, avance Delphine Bürkli, la maire Horizons du IXe arrondissement. La mairie de Paris reconnaît que le taux de grévistes parmi ses agents de la propreté est "en dessous de 10%". Selon Le Parisien, la mairie a même confirmé le chiffre de 6,2% des agents de la direction de la propreté et de l’eau de la Ville de Paris participant au mouvement social ce jeudi.
Des garages bloqués par des militants
"Ces 5% ont le pouvoir de bloquer tout le ramassage, ou presque, en portant deux types d'actions : bloquer les garages en régie municipale et les centres d'incinération", résume la maire Horizons du Ve arrondissement, Florence Berthout. Les garages seraient même bloqués par des militants, pas nécessairement salariés à la direction de la propreté, avancent certains fonctionnaires de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE), cités par Le Parisien.
Un recours en justice a permis aux forces de l'ordre de débloquer un garage dans le XVe arrondissement de Paris jeudi. Avec ce déblocage, le XVe "a récupéré cinq bennes" par rapport au début de la grève, soit 10 au total "qui travaillent toute la journée", indique le maire LR Philippe Goujon. Ce dernier appelle au déblocage des incinérateurs du syndicat métropolitain (Syctom), présidé par le socialiste Corentin Duprey et qui ne veut pas à ce stade demander l'intervention des forces de l'ordre.
À Ivry-sur-Seine, au sud de la capitale, le plus gros des trois sites d'incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer. L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté l'AFP. Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d'Ivry et tous les chauffeurs des deux garages étaient en grève vendredi.
Les éboueurs interrogés sont déterminés à poursuivre par roulement leur grève reconductible jusqu'à lundi, jour de l'assemblée générale qui doit décider ou non de la poursuite du mouvement.
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TF1 Info