Grogne des maires contre la baisse des dotations : ces élus de très mauvaise foi

Publié le 19 septembre 2015 à 17h19
Grogne des maires contre la baisse des dotations : ces élus de très mauvaise foi

GIROUETTE - Devant la volonté de l'Etat de baisser les dotations des collectivités locales, de nombreux maires défilent ce samedi partout en France. Mais parmi ces élus en colère, il en est qui semblent avoir oublié certaines de leurs déclarations, pas vraiment en accord avec leur gronde. Metronews leur rafraichit la mémoire.

L'exercice de l'opposition. A l'initiative de l'Association des Maires de France, les élus grondent ce samedi 19 septembre à travers le pays pour protester contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales. Mais si le droit de manifester, contre ce projet ou un autre, ne souffre d'aucune contestation, voir certaines tête dépasser du cortège, ou ne serait-ce qu'apporter leur soutien, s'avère savoureux sinon étonnant, au regard de certaines déclarations ou décisions de maires LR ou du Nouveau Centre. Petit retour en arrière.

Baroin, économies à tout va et gel des dotations
Avant d'être le chef de fil de ce mouvement, François Baroin fut ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2010. Pas vraiment adepte de la hausse des dépenses publiques, et plutôt même de la baisse , l'actuel maire de Troyes avait même œuvré pour le gel des dotations de l'Etat aux collectivités locales pour une durée de trois ans, entre 2011 et 2013. Il ne voulait vraisemblablement pas aller au-delà.

Des aides, Xavier Bertrand en voulait moins
S'il a lui aussi participé à la mobilisation ce samedi, entre autre à coups de hashtag #jaimemacommune et de retweets massifs sur son compte Twitter , Xavier Bertrand n'a pas toujours été contre la baisse des dotations aux collectivités locales. Dans une interview donnée aux Echos en 2012, le maire de Saint-Quentin jugeait que le gouvernement n'allait à l'époque pas suffisamment loin. "La dotation aux collectivités devrait diminuer dès 2013 et il faudrait la réduire davantage que ce que prévoit le gouvernement pour 2014 et 2015", conseillait-il, considérant qu'il s'agissait du seul moyen de forcer les collectivités à "mieux cibler leurs investissements, à baisser leurs dépenses de fonctionnement et à réduire leurs effectifs".

Hervé Morin voulait économiser 9 milliards d'euros
Solidaire des maires, le député UDI de l'Eure et maire d'Epaignes avait piloté pendant plusieurs mois en 2013 un groupe d’économistes, de banquiers et de hauts fonctionnaires pour plancher sur la réduction de la dépense publique. En janvier de l'année suivante, il livrait même à L'Opinion son plan pour réduire de 80 milliards d'euros les dépenses publiques. A l'époque, Hervé Morin souhaitait en effet couper les dotations aux collectivités locales comme il tranche les fruits sur son iPad , avec une réduction 9 milliards d'euros évoquée.

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Alain Juppé, plus discret sur ce sujet en 2012
Lui aussi très actif dans sa ville de Bordeaux après l'appel de l'AMF, Alain Juppé présente néanmoins de légères contradictions. Ce chaud partisan de la maîtrise des dépenses publiques prévoyait en mai dernier un plan d’économies de 100 milliards d’euros sur une durée de dix ans , s'il venait à être élu président de la République en 2017. 

Et si l'on pourra toujours arguer que ce coup de rabot ne touchera peut-être pas à un centime des dotations aux collectivités locales, on ne peut pas en dire autant du programme de l'UMP à la présidentielle de 2012. Celui-ci prévoyait bel et bien 10 milliards de réductions , étalées sur cinq ans, de ces dotations, en cas de victoire de Nicolas Sarkozy. Or, jusqu'à preuve du contraire, Alain Juppé membre du parti au même titre que Xavier Bertrand et François Baroin, n'y trouvait à l'époque pas grand-chose à redire.

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La rédaction de TF1info

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