Le général Vincent Desportes était l’invité d’Adrien Gindre ce mercredi 1er mars sur LCI.Pour ce spécialiste, il est essentiel que l’escalade militaire reste sous maîtrise politique, à travers le dialogue.Selon lui, l’Europe doit reprendre son destin en mains et préparer dès à présent la paix de demain.
"La guerre, elle se termine toujours à un moment donné parce que les gens arrivent à se parler." Invité d’Adrien Gindre ce mercredi 1er mars dans les Matins de LCI, le général Vincent Desportes rappelle que la paix se prépare pendant la guerre, et qu’il est donc essentiel que l’escalade militaire reste sous maîtrise politique, à travers la diplomatie. "Ce n’est pas parce qu’on est en guerre qu’il ne faut pas penser au futur. Regardons la guerre du Vietnam. Les Américains et les Vietnamiens du nord ont passé quatre ans à discuter à l’hôtel Majestic, à Paris. La guerre a continué mais, petit à petit, il s’est construit quelque chose qui a permis d'arriver à la paix", rappelle l’ancien directeur de l’École supérieure de guerre.
Alors que la Chine appelle Russes et Ukrainiens à tenir des pourparlers, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré lors la Conférence de Munich que "l'heure n'est pas au dialogue", appelant les Européens à "réinvestir massivement" dans leur défense. "Aujourd’hui, les deux partis pensent que la défaite est impensable et que la victoire est possible. Donc, il faut encore que quelque chose se passe sur le terrain. Ça sert à quoi la guerre ? Ça sert à changer les conditions d’où émergera une solution politique. On n’en est pas encore là, souligne ce spécialiste des conflits armés. L’Occident mène une guerre tactique sans projet à long terme."
Or, selon lui, "il faut être capable de penser le présent. Et le présent, c’est que Poutine perde. Mais également le futur, parce qu’il faudra sortir de la guerre à un moment donné. Il faut faire les deux en même temps. Et c’est ce que le président Emmanuel Macron explique. [Volodymyr] Zelensky l’a compris mais il est un peu prisonnier de son personnage", poursuit-il. Pour l'ancien militaire, il faut amener le président russe à penser qu’il ne peut plus gagner, mais derrière, il est impératif aussi d'avoir un projet. "N’oublions jamais que l’une des sorties de guerre possibles pour Poutine, c’est l’utilisation du feu nucléaire", dit-il.
À l'entendre, l’Europe doit aujourd'hui reprendre son destin en mains en préparant dès à présent la paix de demain. "Il est essentiel que l’escalade d’aujourd’hui reste sous maîtrise politique. Ce qui, à mon avis, n’est pas le cas", conclut-il.
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