La maire de Vandelans, en Haute-Saône, a démissionné ce mercredi 17 mai.Son départ a été précipité par une agression physique survenue début mars.Mais l’élue avait déjà pris sa décision, lassée par les menaces et les insultes homophobes.
Sa démission fait écho au malaise de plusieurs maires ces dernières semaines. Lou Bailly-Biichlé, maire de Vandelans (Haute-Saône), une petite commune de 120 habitants, a décidé de mettre fin à son mandat ce mercredi 17 mai. C'est une agression début mars qui a scellé sa décision de quitter la vie politique.
"Je vais t'égorger sale gouine"
Comme elle le raconte dans l'Est Républicain, alors qu'un technicien d'Enedis venait de couper l'électricité chez une habitante qui ne payait plus ses factures depuis deux ans, cette dernière s'est jetée sur son premier adjoint, armée d'un couteau, puis a empoigné l'édile en lui lançant des insultes à caractère homophobe tout en la menaçant. "Je vais t'égorger sale gouine", lui a-t-elle lancé. Cette attitude a profondément choqué les deux élus.
C'est ce déferlement de haine qui a précipité le départ de Lou Bailly-Biichlé, mais pas que. "L’agression est une raison de ma démission, mais ce n’est pas la seule", a-t-elle confié dans les colonnes du quotidien régional. L'édile évoque aussi "une lassitude", car son travail de maire "se limitait à celui d'une gestionnaire" d'une commune qui n'avait "pas de sous". Ce malaise vient toutefois allonger la liste des maires qui, de plus en plus sous pression, jettent l'éponge, à l'image de Yannick Morez à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique). Menacé de mort, son domicile avait été incendié le 22 mars dernier par des groupuscules d'extrême-droite, il avait donné sa démission dans la foulée.
D'autres élus sont restés en place, mais font face à une montée de la violence, comme le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, qui a annoncé être victime d'"une campagne de dénigrement et de harcèlement personnel". Interpellée à l'Assemblée sur cette situation délétère, Elisabeth Borne a répété son soutien et sa volonté de protéger "tous les élus". "Les maires sont en première ligne sur le terrain. Ils sont les premiers témoins de la montée de défiance dans notre société", a ainsi déclaré la cheffe du gouvernement. Pour contrer ces comportements, les peines seront désormais renforcées en cas d'agression sur un élu local, elle passe de 3 à 7 ans d’emprisonnement et de 75.000 à 100.000 euros d’amende.
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