SANS ÉTIQUETTE - Le maire de Béziers, Robert Ménard, élu grâce au soutien du Front national en 2014, a annoncé ce vendredi qu'il se représenterait en 2020, mais sans le soutien d'un parti. Il dénonce le manque de "pragmatisme" de la formation de Marine Le Pen et affiche ses "désaccords".
Il avait remporté la mairie de Béziers (Hérault) en mars 2014, avec 47.4% des voix face au candidat de l'UMP, après une triangulaire dans laquelle il avait obtenu le soutien du Front national.
Robert Ménard a annoncé vendredi, dans un entretien accordé à l'AFP, qu'il comptait se représenter aux municipales de 2020, mais cette fois sans le soutien d'un parti politique. "J'ai tenu mes engagements", a assuré celui qui a tenté d'unir les droites radicales il y a deux ans dans un mouvement baptisé "Oz ta droite". "Je n'ai de compte à rendre qu'aux Biterrois", a-t-il ajouté.
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"Désaccord"
Le maire de Béziers a notamment invoqué "le désavoeu des Français" à l'égard du FN lors des élections de 2017. "J'ai de vrais désaccords avec le FN, que je n'ai jamais cachés", a-t-il également justifié. "J'en ai de plus en plus." Longtemps hostile à Florian Philippot lorsque ce dernier officiait au FN, Robert Ménard pointe notamment un parti aux "positions folles furieuses" sur l'Europe - une allusion, notamment, au projet de sortie de l'euro - et un "discours gauchisant" sur les questions sociales. "Tout ne se réduit pas à l'islam, l'immigration et l'Europe", a-t-il également jugé. "Il y a besoin d'un pragmatisme, d'un réalisme que je pense que le FN n'a pas."
"Pourquoi nous gagnons ici ? Parce que les électeurs de droite votent pour nous sans hésiter", a vanté le maire de Béziers, évoquant aussi l'élection de sa femme, Emmanuelle Ménard, aux législatives de juin 2017 dans la 6e circonscription de l'Hérault. Sans préciser qu'elle aussi a été élue à l'époque grâce au soutien du FN.