CLASH - Le courant n’est jamais passé entre Manuel Valls et Christiane Taubira. Dans un entretien à l’hebdomadaire "Le 1" à paraître mercredi, l’ancienne garde des Sceaux livre le fond de sa pensée.
Ce sera un scoop pour personne : Christiane Taubira ne soutiendra pas Manuel Valls à la primaire de la gauche. Quand elle était encore ministre de la Justice, elle avait toujours su faire comprendre ce qu’elle pensait du Premier ministre sans toutefois le critiquer ouvertement.
Désormais libre, l’ex-garde des Sceaux peut enfin s’épancher librement sur ses désaccords avec lui. Et elle ne se gêne pas… Dans un entretien à l’hebdomadaire Le 1 publié mercredi, Christiane Taubira critique sa manière de gouverner et son inaptitude à la concertation.
"Dans la période Ayrault, le dialogue restait ouvert et possible au sein de la majorité. (…) Le style (de Manuel Valls), c’était de souligner les angles, pas de les arrondir ou de tisser des liens pluriels. Il défendait ses positions sans guère laisser de place aux réserves ou aux désaccords. Cette inflexion a commencé au Parlement. Ce n’est pas anodin. Je crois qu’à vouloir museler le Parlement, on est toujours perdant, à terme", déclare l’ancienne candidate à l’élection présidentielle en 2002.
Christiane Taubira élargit ses critiques à la gauche, même si en filagramme, elle semble encore parler de Manuel Valls. "Elle a trop cédé aux idées et à la sémantique de la droite, à ses critères de résultat, de performance, de gestion. (…) Elle s’est soumise à l’hégémonie culturelle de la droite, au sens où l’a analysée Gramsci, en adoptant ses codes et son langage", estime-t-elle.
"Personne n’incarne vraiment la gauche"
L’ex-ministre de la Justice reproche par ailleurs à Manuel Valls sa théorie sur les " gauches irréconciliables". A ses yeux, ces propos ne sont propices "ni à la vitalité de la gauche ni à son unité. De même que s’en prendre à la gauche 'passéiste qui s’accroche aux valeurs'. Qu’est-ce que la gauche, sinon des valeurs ? Ce sont les valeurs qui permettent d’inventer des solutions modernes aux problèmes nouveaux", juge-t-elle.
La diatribe ne s’arrête pas là. Les mots de Manuel Valls sur l’origine de la radicalisation des djihadistes ne sont toujours pas passés. "Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser", avait lancé l’ancien locataire de Matignon au début de l’année 2016. "Récuser les travaux de sociologues, de chercheurs en sciences humaines et sociales, fustiger dans une querelle publique ceux qui font oeuvre de penser, notamment au moment des attentats, tout cela était malheureux", répond aujourd’hui Christiane Taubira.
Malgré ce sévère réquisitoire, elle ne semble pas vouloir s’engager (pour le moment en tout cas) derrière un autre candidat à la primaire. A ses yeux, la gauche n’a plus de leader à la hauteur de ses ambitions. "Personne n’incarne vraiment la gauche car personne ne porte ce que la société fragilisée en attend légitimement", pense l’ancienne ministre.
Sur le
même thème
- Présidentielle 2022 : Christiane Taubira appelle à voter Emmanuel MacronPublié le 19 avril 2022 à 20h24
- Présidentielle 2022 : réunir la gauche est une "tâche impossible" pour Manuel VallsPublié le 13 décembre 2021 à 22h28
- Hollande étrille la gauche : "Elle s'est autodétruite", affirme Manuel VallsPublié le 20 octobre 2021 à 10h39
- Primaire à gauche : le débat Valls-Hamon en cinq momentsPublié le 26 janvier 2017 à 6h09
- Il y a (enfin) une ministre qui soutient (un peu) Benoît HamonPublié le 25 janvier 2017 à 20h20
- Supprimer le 49.3 : à droite comme à gauche, on sourit et on ironise sur la proposition de Manuel VallsPublié le 15 décembre 2016 à 15h06
- Les sept phrases de Manuel Valls qui ont mis la gauche hors d'ellePublié le 5 janvier 2017 à 21h14
- Karine Berger : "Les frondeurs sont nés avec Manuel Valls Premier ministre"Publié le 2 novembre 2016 à 21h37
- Valls lance un appel à Macron, Montebourg et Hamon depuis ToursPublié le 22 octobre 2016 à 19h36
- Primaire de la gauche : et si c’était une femme qui se lançait en cas d'abandon de HollandePublié le 19 octobre 2016 à 15h23
Tout
TF1 Info
- 1Après les chars allemands, des avions vers l'Ukraine ? Berlin ferme la portePublié hier à 12h12
- 2L'Australie et la France se réconcilient sur fond de conflit en UkrainePublié hier à 19h46
- 3
- 5Bientôt un nouveau royal baby chez les Windsor !Publié le 24 janvier 2023 à 15h26
- 9Pas d'employé, pas de magasin : en Dordogne, ce boulanger travaille au bord de la route !Publié le 27 janvier 2023 à 16h35
- 10VIDÉO - 3-MMC : enquête sur la "cocaïne du pauvre" qui affole les stupsPublié le 29 janvier 2023 à 21h48
- 1Biden refuse de livrer à Kiev des avions de combat F-16Publié aujourd'hui à 0h34
- 2VIDÉO - Grève du 31 janvier : comment les Français s’organisentPublié hier à 23h35
- 3Mort de Tyre Nichols : un sixième policier mis en causePublié hier à 23h33
- 5Retraites : le FMI apporte son soutien à la réformePublié hier à 22h47
- 6
- 7EN DIRECT - Livrer des avions de combat à l'Ukraine ? Pour Biden, c'est nonPublié hier à 22h17
- 8Brunet, Hammett & Cie du 30 janvier 2023Publié hier à 22h02
- 9VIDÉO - Hausse des péages : les astuces pour payer moins cherPublié hier à 22h01
- 10Un Oeil sur le Monde du 30 janvierPublié hier à 21h52
- 2
- 4Retraites : le FMI apporte son soutien à la réformePublié hier à 22h47
- 6Vous êtes nés entre 1961 et 1973 : à quel âge partirez-vous à la retraite ?Publié le 11 janvier 2023 à 8h39
- 10Législatives partielles : la Nupes gagne un siège, le RN en perd unPublié le 29 janvier 2023 à 23h04
- InternationalMort de Tyre Nichols : la nouvelle affaire qui choque l'Amérique
- Sujets de société31 janvier, 2e round contre la réforme des retraites
- InternationalL'Occident se résout à livrer des chars à l'Ukraine
- TransportsUn "incendie volontaire" paralyse la gare de l'Est
- PolitiqueLe PS se déchire sur l'élection de son patron