INTERVIEW - Invitée de LCI ce lundi 15 février, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, détaille le nouveau diagnostic de performance énergétique, qui va devenir "obligatoire et opposable" à partir du 1er juillet 2021. L'objectif du gouvernement est de lutter contre "les passoires thermiques".
"Plus lisible avec plus d'informations". En vigueur depuis 2006, le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet d'évaluer la consommation énergétique et des émissions des gaz à effet de serre d'une habitation, au moyen d'un classement. L'étiquette A correspond à un logement peu énergivore, l'étiquette G à très énergivore. "C'est-à-dire un logement tellement mal isolé que quand vous chauffez, vous chauffez plutôt l'extérieur que l'intérieur", a commenté Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, invitée de LCI ce lundi 15 février. "Ce qui est embêtant", a-t-elle concédé.
À compter du 1er juillet 2021, le DPE va évoluer pour permettre à l'acquéreur de mieux estimer ses dépenses énergétiques. "Quand on regarde les transactions immobilières ou les locations, environ 20% (des diagnostics) n'étaient pas remplis", a-t-elle indiqué. Fort de ce constat, il a été décidé de le rendre "obligatoire et opposable à partir du 1er juillet". "On le relooke", avec l'ajout de "deux informations importantes" : le taux d'émission de CO2 du logement et le montant de la facture pour une utilisation normale. Dès le 1er janvier 2022, la présence du DPE sera "obligatoire sur toutes les annonces immobilières".
Vers la fin de la location des passoires thermiques en 2023
"Si vous avez un écart très important, c'est-à-dire que vous entrez dans le logement et ce que n'est pas du tout ce que vous constatez, vous pouvez refaire un diagnostic si vous le voulez et attaquer le vendeur ou celui qui vous loue", a poursuivi la ministre déléguée chargée du Logement, précisant ainsi la notion d'opposabilité présente dans cette nouvelle mouture.
Une réforme accueillie favorablement par les professionnels de l'immobilier. "Les agents immobiliers sont intéressés. Ça donne plus d'informations sur le bien et ça augmente ce qu'on appelle la valeur verte des immobiliers. (...) Ça va devenir un critère de qualité et de prix", a assuré Emmanuelle Wargon, alors que "la France compte 4,8 millions de logements qui sont des passoires thermiques", soit "15 à 20%" du parc immobilier. "Un Français sur six habite un logement qui est mal isolé", a-t-elle précisé.
Le gouvernement entend d'ailleurs éradiquer "les passoires thermiques". À compter du 1er janvier 2023, les logements, dont la consommation énergétique annuelle dépasse 450 kWh par m², classés G, seront exclus du marché locatif. Les seuils thermiques seront plus exigeants dès 2025. "En 2028, on interdira la location de toutes ces passoires", a conclu la ministre.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info