Depuis mardi, les syndicats défilent à Matignon où ils sont reçus par la Première ministre.Si tous y rappellent leur opposition à la réforme des retraites, ils viennent également avec des revendications et des solutions pour augmenter les salaires.Quelles sont-elles ?
Elisabeth Borne a souhaité des rencontres bilatérales sans ordre du jour précis. Ce mercredi 17 mai, la Première ministre poursuit ses rencontres avec les principales organisations syndicales - CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC - entamées mardi. L'occasion pour elles de réaffirmer leur opposition à la réforme des retraites - contre laquelle elles se mobiliseront de nouveau le 6 juin prochain - mais de venir avec leurs revendications sur d'autres sujets sociaux, à commencer par l'augmentation des rémunérations. En période de forte inflation, les représentants syndicaux jugent urgent que les salaires soient revalorisés.
L'une des solutions selon elles, est d'instaurer une conditionnalité au versement des aides publiques aux entreprises qui feraient un effort en faveur des salaires. La CGT veut appliquer cette "conditionnalité des aides publiques" aux entreprises qui reçoivent "200 milliards d'euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales". Sophie Binet propose que ces aides soient soumises à une validation des représentants du personnel, qui "jugeraient si les objectifs sociaux et environnementaux sont tenus". "Ce n'est pas possible d'avoir des aides publiques quand on licencie, quand on ne respecte pas l'égalité professionnelle, quand on augmente de façon exponentielle les dividendes et les salaires des PDG et que les salaires stagnent", a-t-elle estimé dimanche lors du Grand jury LCI-RTL-Le Figaro. Selon elle, cela constituerait un "levier majeur qui permettrait par exemple de mettre sous pression les entreprises pour augmenter les salaires".
Un dessein partagé par Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT plaide pour une suspension des exonérations de cotisations pour les branches qui ont des minima inférieurs aux smic.
Indexer les salaires sur l'inflation
L'une des autres revendications des syndicats, la CGT et FO en tête, est l'indexation des salaires sur l'inflation. "La CGT demande une indexation automatique des salaires sur les prix, qu’ils augmentent en même temps que le smic. Cela existait en France jusqu’en 1983, c’est la règle en Belgique et au Luxembourg", a expliqué Sophie Binet dans Le Parisien. Le gouvernement n'y est pas favorable, estimant que cela entretiendrait la hausse des prix.
Mardi, FO a également demandé un "coup de pouce au smic", déjà revalorisé automatiquement le 1er mai à cause de l'inflation, et un "dégel du point d'indice" des fonctionnaires "à la hauteur de l'inflation".
Il y a quelques jours, les représentants syndicaux de la fonction publique avaient rappelé dans une lettre ouverte déstinée au ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini que "plus d’un million d’agents (sur 5,7 millions) vivent avec le traitement minimum". "Il est impératif d’engager le dialogue en vue de mettre en œuvre des mesures générales d’urgence" pour revaloriser les salaires, estimait alors l'intersyndicale. Le ministre recevra les syndicats à ce sujet à partir du 22 mai. Le gouvernement a, jusqu'ici, écarté une nouvelle augmentation générale des fonctionnaires après celle de 3,5% consentie à l'été 2022.
Les syndicats doivent présenter le 30 mai des propositions communes sur les salaires.
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