Indignité nationale : une mesure qui fait consensus, sans forcément convaincre

Publié le 22 janvier 2015 à 17h48
Indignité nationale : une mesure qui fait consensus, sans forcément convaincre

POLITIQUE - Si le retour de la peine d’indignité nationale fait consensus dans la classe politique, son efficacité en matière de lutte contre le terrorisme est loin de convaincre.

Soufflée par l'UMP la semaine dernière, l’idée de rétablir l’indignité nationale pour les teroristes français condamnés a fini par faire la quasi-unanimité dans la classe politique. La mesure, créée en 1944 par le général de Gaulle et abandonnée en 1951, serait assortie, en plus d’une peine de prison et d’une amende, de la dégradation nationale entraînant la privation de nombreux droits civiques, civils et politiques. Manuel Valls a ainsi annoncé  une réflexion transpartisane  devant déboucher sur des propositions concrètes de mise en oeuvre - "dans le respect des valeurs de la République" - dans les six semaines qui viennent.

Miracle de l"union nationale", tout le monde se range derrière la consigne de Matignon, à l'exception notable de Christiane Taubira. "Ce n’est pas un symbole que moi, j'aurais revendiqué", a déclaré la ministre de la Justice, jeudi matin sur France Inter. Toutefois, au-delà de cette quasi-unanimité affichée, se cache la seule question qui vaille : cette mesure peut-elle être efficace ? Et là, les réponses données sont bien plus contrastées.

Un effet dissuasif ?

"C’est une mesure très symbolique" assure à metronews Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI. Un symbole à destination, selon lui, de l'ensemble des Français que des personnes qui seraient concernées : "C’est bien de montrer qu’une limite a été franchi", admet le centiste, tout en étant conscient de l’absence d’efficacité de la mesure pour lutter contre le terrorisme : "Ça ne casse pas trois pattes à un canard. Les principales personnes concernées s’en foutent."

Même constat au Parti de gauche, ou le soutien au rétablissement de l’indignité nationale est mou, mais présent : "Pourquoi pas", assure Alexis Corbière, le secrétaire national du parti. Mais ce dernier est persuadé, lui aussi, de l’inefficacité de la mesure, parlant "d'un symbole sans effet".

A l’UMP, pour justifier son rétablissement, le député sarkozyste Guillaume Larrivé explique "qu’un Français qui commet un acte terroriste contre la République française s’exclut de lui-même de la communauté." Réfutant le seul argument du "symbole", il refuse de s'étendre sur son efficacité : ”C’est un des aspects” de la lutte contre le terrorisme, évacue-t-il.

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La rédaction de TF1info

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