Le député de la France insoumise, Manuel Bompard, était l'invité de LCI ce lundi 18 juillet 2022.Parmi les sujets évoqués, la polémique autour du tweet de Mathilde Panot reprochant à Emmanuel Macron d'avoir rendu honneur à Pétain en 2018.
Alors que la France commémorait ce week-end les 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée a voulu faire un parallèle avec Emmanuel Macron, provoquant un tollé au sein de la classe politique. Dans un tweet publié samedi en fin d'après-midi, l'Insoumise a appelé à "ne pas oublier ces crimes". Avant d'ajouter : "Aujourd'hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN !"
Le député (LFI) des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, interrogé par Eric Decouty et Bruno Tertrais sur LCI ce lundi 18 juillet, a tenté d'éteindre l'incendie, estimant que la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale n'a fait que rappeler des faits.
En 2018, Emmanuel Macron avait qualifié Philippe Pétain de "grand soldat" durant la Première Guerre mondiale, même s'il a ensuite "conduit des choix funestes" : "Le président de la République (...) a tenu des propos visant d’une certaine manière à réhabiliter Pétain, en disant, effectivement, dans la même phrase aussi, qu’il y avait une part d’ombre", explique le député LFI. "Je crois malheureusement que c’est une forme de réhabilitation de Philippe Pétain dont on n’avait pas besoin dans notre pays. J’ai un peu de mal comprendre la polémique et la réalité de ce qu’on lui reproche", a-t-il déclaré.
Nous combattons le racisme, nous combattons l’antisémitisme.
Manuel Bompard, député LFI
"Imaginez, si je vous disais que Hitler avait été un grand soldat, et qu’après malheureusement, son bilan a été entaché. Vous comprendriez à quel point c’est choquant de dire ça", a-t-il souligné, avant de poursuivre : "Ce qu’a fait Mathilde Panot, c’est rappeler que lorsqu’on rend hommage, il faut aussi tenir compte des leçons de l’histoire. Et parmi les leçons de l’histoire, il y a le fait que le fascisme, ça peut provoquer des horreurs pareilles. Il faut s’en souvenir et donc ne pas le banaliser et ne pas le réhabiliter." Dans l'opposition, certains lui ont également reproché de ne pas citer le mot "juif" dans son hommage. "Quand on rend hommage aux victimes de la Rafle du Vel d'Hiv, on sait à qui on rend hommage", estime Manuel Bompard.
Au sein de son propre camp, le tweet de la députée a également fait réagir. Le député Jérôme Guedj (Nupes) a notamment déclaré sur Twitter que "quand on s'offusque légitimement des équivalences hasardeuses et injurieuses, on s'abstient soi-même d'y céder." Un tweet qu'a d'ailleurs "liké" le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "Personne ne dit qu’il y a une équivalence entre le président de la République et le Rassemblement national. [Mathilde Panot] ne sous-entend rien et n’a jamais dit qu’elle mettait sur un pied d’égalité le président de la République et le Rassemblement National", a martelé Manuel Bompard.
Après les propos controversés de Mathilde Panot, le député Alexandre Vincendet (LR) a de son côté pointé du doigt l'ambiguïté de LFI sur la question de l'antisémitisme, rappelant l’invitation de l’ancien leader travailliste britannique Jeremy Corbyn par deux candidates issues de La France insoumise - l'ancien chef du Parti travailliste ayant été exclu de son parti pour soupçon d'antisémitisme avant d'être réintégré. "Il n’a pas été exclu pour antisémitisme, mais parce qu'on lui a reproché de ne pas suffisamment combattre l’antisémitisme dans son parti", a rappelé Manuel Bompard. "Nous combattons le racisme, nous combattons l’antisémitisme", a-t-il assuré.