En proclamant les résultats de l'élection présidentielle lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, comme le veut la tradition, le président du Conseil constitutionnel a commis une erreur.Il a inversé deux chiffres sur le total des suffrages remportés par le président réélu le 24 avril dernier.
Les quelques secondes de flottement ne sont pas passées inaperçues : lors de la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, ce samedi 7 mai, le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a semblé hésitant au moment de proclamer une nouvelle fois, comme le veut la tradition, les résultats de l'élection présidentielle. En présentant le décompte des voix face au président réélu, le chef du Conseil des Sages a marqué une pause de quelques secondes entre les millions, les milliers et les centaines, visiblement troublé. Et pour cause, il a finalement commis une erreur.
Il s'est en effet trompé sur le total des voix. "Monsieur le président de la République, le dimanche 24 avril 2022, vous avez recueilli 18.678.639 voix, c'est-à-dire la majorité absolue des suffrages exprimés", a-t-il déclaré, alors qu'Emmanuel Macron avait en fait rassemblé 18.768.639 bulletins, soit une différence de 90.000 suffrages. Le président-candidat avait en effet remporté 58,5% des voix contre 13.288.686 suffrages pour son adversaire du Rassemblement National Marine Le Pen. Le président du Conseil constitutionnel a donc inversé les centaines de milliers et les dizaines de milliers dans le décompte du résultat officiellement enregistré par l'autorité, consultable sur le site des Sages.
"Soyons les serviteurs du droit"
La proclamation des résultats est une étape incontournable du protocole de la cérémonie d'investiture, dont elle fait office d'ouverture. Après la proclamation des résultats, Laurent Fabius a également livré quelques préconisations à l'adresse du président réélu : "Le temps de votre premier mandat a été percuté par une accumulation de crises et de bouleversements", a-t-il constaté, avant d'appeler le chef de l'État reconduit à "relever les nombreux et difficiles défis sous le contrôle du Parlement".
Il a aussi rappelé les mots par lesquels il avait accueilli Emmanuel Macron à l'Élysée lors de sa précédente cérémonie d'investiture, en 2017, lorsqu'il avait cité l'écrivain Châteaubriant : "Pour être l’homme de son pays, il faut être l’homme de son temps", a-t-il à nouveau déclaré. Avant d'ajouter pour ce nouveau quinquennat une citation de Victor Hugo, cette fois : "À l'orée de votre second mandat, en ces temps troublés, 'soyons les serviteurs du droit et les esclaves du devoir'", a-t-il appelé.