"Je suis borderline mais je ne changerai pas" : Alexandre Benalla écrit sa propre histoire dans un livre

par Hamza HIZZIR
Publié le 6 novembre 2019 à 16h24

Source : La matinale

AUTOBIOGRAPHIE – Alexandre Benalla, ancien chargé de mission auprès d’Emmanuel Macron à l’Élysée, s’apprête à publier un livre intitulé "Ce qu'ils ne veulent pas que je dise." "Le Point" en révèle les "bonnes feuilles" ce mercredi.

Alexandre Benalla reste un personnage difficile à appréhender, entre les différentes casquettes qu’il a portées dans sa vie et, depuis l’éclatement de l’affaire portant son nom, ses déclarations à l’emporte-pièce, devenues plus confuses encore avec la création de son compte Twitter. Rassurez-vous : l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron publie un livre (disponible jeudi aux éditions Plon) pour nous aider à y voir plus clair, révèle Le Point ce mercredi. Le titre est évocateur : "Ce qu’ils ne veulent pas que je dise."

Des erreurs ont été commises évidemment, par moi, c’est certain, mais il semble malgré tout que j’aie le dos bien large. Et je suis loin d’être le seul responsable de ce naufrage.
Alexandre Benalla

À mi-chemin entre l’autobiographie et la plaidoirie, l’ouvrage retrace notamment son année passée à l’Élysée, promettant de ne rien éluder de ce qui a pu lui être reproché, comme ses passeports diplomatiques, la disparition de son coffre-fort ou encore les sulfureux contrats signés avec des oligarques russes. Concernant les coups qu’il a portés contre deux manifestants le 1er mai 2018, qui lui ont valu d’être mis en examen, il écrit : "J'ai péché par ignorance et par naïveté." Sans regretter pour autant son intervention, qu’il continue de juger légitime.

Les "hommes en costume gris"

"Des erreurs ont été commises évidemment, par moi, c’est certain, mais il semble malgré tout que j’aie le dos bien large. Et je suis loin d’être le seul responsable de ce naufrage. Je suis le fusible utile du pouvoir", affirme-t-il ainsi, dénonçant au passage ceux qu’ils surnomment "les hommes en costume gris" qui peuplent l’Élysée, et qu’il accuse de l’avoir fait tomber simplement parce qu’il n’est pas issu du même sérail qu’eux.

Benalla, le sniper des réseauxSource : La matinale Week-end

Pour le reste, l’ex-chargé de mission revient sur plusieurs épisodes, comme son entretien avec Ismaël Emelien, alors conseiller spécial d’Emmanuel Macron, au lendemain de la révélation de l’affaire par le quotidien Le Monde. "On regarde de notre côté si tu démissionnes ou si on te licencie", lui aurait-il lancé (Alexandre Benalla sera finalement licencié, ndlr), avant d’évoquer en ces termes (toujours selon Alexandre Benalla) la fameuse vidéo (illégale) diffusée par des comptes macronistes sur les réseaux sociaux pour dédouaner l’ancien garde du corps : "Tu dis bien aux agents que c’est toi qui me l’as donnée." Manière de clamer qu’Ismaël Émelien était bien au courant de l'existence de ladite vidéo.

Autre souvenir que l’on retrouve dans les "bonnes feuilles" publiées ce mercredi par Le Point : l’accusation, émise par Le Canard Enchaîné, selon laquelle il aurait demandé au chauffeur d’accélérer quand les Bleus défilaient sur les Champs-Élysées pour célébrer leur sacre mondial. "Le chauffeur appuie un peu fort sur l’accélérateur. À plusieurs reprises, je lui demande de ralentir. Il relâche un peu la pression, puis remet les gaz dès qu’il peut. Ce gars doit avoir rendez-vous chez le dentiste et il a peur d’être en retard, se moque-t-il. Ce passage éclair laisse derrière lui des supporters frustrés et nous oblige à attendre, arrêtés à l’angle de l’avenue Matignon et de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Nous sommes en avance sur l’horaire prévu et le président est toujours en rendez-vous."

"Je suis borderline, c'est vrai, lâche-t-il dans l’entretien qu’il a accordé au Point (à paraître jeudi). Mais je ne changerai pas, sinon je ne serais pas arrivé là où je suis à 28 ans. J’étais comme ça avant que la lumière soit sur moi. J’ai grandi avec des dealers mais aussi avec des mecs qui faisaient des études. C’est ma vie. J’ai les défauts de mes qualités."  


Hamza HIZZIR

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