POLÉMIQUE - Le Premier ministre a dénoncé ce mercredi la tribune des anciens militaires, publiée la semaine précédente, appelant les gouvernants à prendre des mesures contre "le délitement" du pays. Il a également déploré "la récupération politique" autour de ce texte, visant Marine Le Pen.
Plusieurs ministres s'étaient exprimés sur l'affaire, mais le chef du gouvernement était jusqu'ici resté silencieux. Jean Castex a condamné, mercredi 28 avril, à l'issue du conseil des ministres, la tribune des militaires à la retraite, publiée la semaine dernière, appelant les gouvernants à prendre des mesures contre le "délitement" du pays, un texte à la formulation ambiguë dans lequel certains ont vu un appel à l'insurrection.
"Je condamne avec la plus grande fermeté cette initiative contraire à tous les principes républicains et à l'honneur de l'armée", a martelé le Premier ministre lors de la conférence de presse consécutive au conseil des ministres. "L'armée, d'ailleurs, n'est pas concernée. Ces généraux ne représentent qu'eux-mêmes", a-t-il ajouté, rappelant que "la ministre des Armées engagera à leur encontre les poursuites qu'il convient". Florence Parly avait promis, lundi, des sanctions contre les gradés impliqués dans ce texte, rappelant que la jurisprudence permettait de prendre des mesures, y compris à l'encontre d'officiers à la retraite.
"Une récupération politique inacceptable"
Jean Castex a fait référence, en parlant des généraux à l'initiative de ce texte, à la formule utilisée en 1961 par le général de Gaulle à propos des militaires qui avaient tenté de prendre le pouvoir à Alger. "Je pense que la date [de publication de la tribune, NDLR] n'a pas été choisie au hasard, car c'était en avril 1961, il y a soixante ans, que, comme l'avait dit le général de Gaulle, 'un quarteron de généraux à la retraite' avait tenté de s'emparer du pouvoir."
À travers la tribune, Jean Castex a surtout ciblé la présidente du Rassemblement national, qui avait apporté son soutien aux militaires. "Ce pourrait être une affaire insignifiante s'il n'y avait eu une récupération politique tout à fait inacceptable", a tancé le Premier ministre. "Comment des gens, Madame Le Pen en particulier, qui aspirent à exercer les responsabilités de l'État, peuvent-ils cautionner une initiative qui n'exclut pas de se retourner contre l'État républicain ? Chassez le naturel, il revient au galop."
Florence Parly avait déjà fustigé dimanche une "tribune irresponsable", estimant que "les armées ne sont pas là pour faire campagne". L'opposition de gauche avait dénoncé le silence du sommet de l'État au sujet de cet appel des généraux.
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