POLITIQUE - Dimanche, sur le plateau de l'émission Questions politiques, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'un fait divers allait avoir lieu lors des jours qui précéderont l'élection présidentielle de 2022.
Des propos qui ont suscité l'indignation générale, ce dimanche. Ils ont été prononcés par le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon."Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre", pour "montrer du doigt les musulmans", a-t-il affirmé.
Ça a été Merah en 2012, ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées, avant on avait eu Papy Voise...
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise
Interrogé dans l'émission Questions politiques sur France Inter, le chef de file des Insoumis a d'abord indiqué souhaiter qu'Emmanuel Macron "se représente", car "on aura de quoi dire" sur son "bilan". Et Jean-Luc Mélenchon de poursuivre : "Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (...) on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron, il est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre."
"À chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde, on a élu des petits Macron, il s'appelait Macri en Argentine, (...) c'était en Ukraine un type qui jouait dans une série de télévision (une allusion à Volodymyr Zelensky, ndlr). Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique."
Le candidat à la présidentielle a enchaîné en s’appuyant sur des faits passés en 2012, 2017 et 2002 : "Ça a été Merah en 2012 (le terroriste auteur des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive, ndlr), ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées (en 2017, un djihadiste assassine le policier Xavier Jugelé), avant on avait eu Papy Voise (un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002, ndlr), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance", a-t-il lancé en conclusion de cet argumentaire.
Un flot de réactions indignées
Une sortie qui a suscité la réaction de Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merah. Elle a dénoncé des propos "inadmissibles", réclamant du "respect" pour "l’honneur de [son] fils, des autres victimes et des familles endeuillées".
Les propos de Jean-Luc Melenchon sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus. Je suis la mère de Imad, militaire mort debout face à l'obscurantisme en mars 2012. Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées. https://t.co/AxU9OiVOMe — Latifa Ibn Ziaten (@LatifaIbnZ) June 6, 2021
"Après s’être attaqué à nos forces de l’ordre, Jean-Luc Mélenchon dérive vers les pires théories complotistes. Par ses propos, il vient salir la mémoire des Français victimes de la barbarie islamiste. C'est indigne, honteux, minable", a réagi, de son côté, Christian Estrosi, maire de Nice. "On est vraiment au-delà de la honte", a ajouté la députée LREM, Aurore Bergé, sur Twitter.
Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d'eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 6, 2021
Face au tollé suscité par ses propos, Jean-Luc Mélenchon s’est défendu sur Twitter. "Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d'eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir", a-t-il répondu avant de citer comme source d’inspiration plusieurs articles de presse relatant des faits-divers qui sont intervenus peu de jours avant des élections présidentielles.
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