FRONDE - Alors que des milliers de personnes ont manifesté ce samedi en France pour défendre "l'enseignement immersif" en langues régionales, Jean Rottner, le président de la région Grand Est, a reçu une importante quantité de farine sur la tête lors du rassemblement alsacien.
Ils étaient des milliers à descendre dans les rues ce samedi à Guingamp, quelques centaines à Colmar et à Bastia, pour défendre "l'enseignement immersif" en langues régionales, censuré par le Conseil constitutionnel. Mais lors du rassemblement alsacien, regroupant environ 200 personnes en fin de matinée, le président de la région Grand Est, Jean Rottner, candidat LR à sa réélection, a été pris à partie.
Au moment où l'ancien maire de Mulhouse, allait quitter cette manifestation organisée devant les locaux de l’association "Eltern Alsace", il a reçu une importante quantité de farine sur la tête. Des cris de "traître" et de "félon" ont par ailleurs été entendus, à l'encontre de cet ancien défenseur de l'Alsace, devenu la figure de proue de la région Grand Est - regroupant Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne - ce qui est encore souvent mal acceptée en Alsace.
Je suis très sensible à cet hommage à la pâtisserie alsacienne.
Jean Rottner
Ne s'étant pas exprimé sur place, Jean Rottner a choisi l'humour pour réagir à cette agression boulangère : "Se faire enfariner à cette occasion par un autonomiste est une forme de reconnaissance. Je suis très sensible à cet hommage à la pâtisserie alsacienne. J'en garde un peu pour mes bretzels du dimanche", a-t-il ironisé sur Twitter.
Se faire enfariner à cette occasion par un autonomiste est une forme de reconnaissance. Je suis très sensible à cet hommage à la pâtisserie alsacienne. J’en garde un peu pour mon Kougelhopf et mes bretzels 🥨 du dimanche. Hopla ! pic.twitter.com/NrnngitTcE — Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) May 29, 2021
Le rassemblement alsacien avait attiré de nombreux candidats aux prochaines élections régionales et départementales, tandis que le drapeau rouge et blanc de l'Alsace était omniprésent. "La seule façon de faire en sorte que mes enfants puissent devenir des vrais locuteurs de l'alsacien et transmettent plus tard à leurs enfants une langue qui est dans leur famille depuis des siècles, c'est l'enseignement en immersion", a expliqué à l'AFP Cécile Walschaerts, Belge mariée à un Alsacien et mère de deux petites filles de 7 et 5 ans, qui ont fait leurs années de maternelle en immersion alsacien/allemand.
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À Lille également, une quarantaine de personnes sont venues réclamer au rectorat l'enseignement en primaire du picard dès la rentrée 2021 et le recrutement d'enseignants de flamand.