Kits de campagne FN : des élus frontistes accusent leur parti de "magouilles"

Publié le 10 novembre 2015 à 20h29
Kits de campagne FN : des élus frontistes accusent leur parti de "magouilles"

PAS CONTENTS - Dans le Nord-pas-de-Calais, plusieurs élus locaux du FN, écartés de la liste frontiste pour les régionales, assurent avoir été "privés de régionales" pour avoir refusé les kits de campagne vendus par le parti à ses candidats. Ce système, qui suscite des doutes à la base en interne, est au coeur d'une enquête sur le financement du FN.

Ils n’ont pas été retenus pour les régionales. Et ils l’ont un peu mauvaise vis-à-vis de leur parti, le Front national. Dans le Nord-Pas-de-Calais, plusieurs élus locaux écartés de la liste du FN pour les élections à venir dénoncent les méthodes de leur parti.

Pour Jean-Luc François Laurent, c’est à cause de cela que Guy Cannie, secrétaire départemental du FN pour le Hainaut, ne l’a pas retenu pour figurer sur les listes des régionales. "Il ne s’agit pas d’un règlement de comptes personnel", précise l’élu. "Nous sommes nombreux aujourd’hui à nous plaindre et à dénoncer l’impéritie du secrétaire départemental, à contester ses méthodes et ses agissements, de Valenciennes à Anzin, de Sin-le-Noble à Douai."

"Pas un règlement de compte personnel"

Un autre élu FN, Francis Boudrenghien, qui siège au conseil municipal d’Anzin, livre la même version à Marianne : "Tout candidat devait partir avec un kit de campagne obligatoire. Ils m’ont aussi obligé à prendre 300 affiches supplémentaires, alors que je n’en avais pas besoin", explique-t-il au site de l’hebdomadaire. "Pourtant, j’avais un imprimeur ici qui avait besoin de travail, et il était beaucoup moins cher". Il dénonce une vraie "magouille" : "C’est la première fois que l’on m’oblige à faire ça." Contacté par la Voix du Nord et Marianne, Guy Cannie, secrétaire départemental, met ces accusations sur le compte de l’amertume des candidats, écartés des futures élections et indique suivre les directives de Paris.

En septembre, le FN a été mis en examen pour cette affaire des kits de campagne, accusé de "recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie". Le système est bien rodé : à chaque fois, Jeanne, un micro-parti du FN, prête au candidat une somme d’argent, avec un taux d’intérêt à 6, 5 %. Avec ça, le candidat doit lui acheter un kit de campagne (affiches, tracts…). Après la campagne, le candidat se fait rembourser ses dépenses par l’Etat, qu’il reverse à Jeanne…. Ce qui fait un bénéfice au parti. Si pour le FN, ce système est légal, les juges le soupçonnent d’avoir détourné 10 millions d’euros d’argent public, rappelle Marianne.

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La rédaction de TF1info

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