Plusieurs députés de la majorité avaient déposé un amendement pour taxer les superprofits des entreprises pétrolières et transporteurs maritimes, contre l'avis du gouvernement.Après l'annonce de TotalEnergies d'accorder une ristourne de 20 centimes à la pompe, et un nouveau coup de gueule du ministre de l'Économie, ils ont renoncé.En revanche, l'opposition pourrait prendre le relais et s'unir pour adopter un amendement similaire.
"Je dis aux responsables politiques, essayons d’avoir un peu d’imagination." Ce vendredi matin sur BFMTV, invité à commenter le dépôt d'un amendement de députés de la majorité pour taxer les superprofits des sociétés pétrolières, gazières, et de transport maritime, le ministre de l'Économie s'est montré plutôt mécontent. Quelques minutes plus tard, l'autrice de l'amendement, qui devait être examiné à partir de ce vendredi à l'Assemblée nationale via le projet de loi de finances rectificatives, a finalement annoncé son retrait sur Twitter.
Une victoire collective suite à notre fermeté et notre exigence en faveur du #PouvoirdAchat des Français. Après l’annonce de @TotalEnergies , je retire mon amendement visant à taxer les #superprofits . Thread 1/2⤵️ https://t.co/lDfbzHMQxQ — Stella DUPONT (@stelladupont) July 22, 2022
Stella Dupont justifie sa décision par l'annonce de TotalEnergies d'appliquer une remise à la pompe de 20 centimes par litre de carburant entre septembre et novembre dans toutes ses stations-services, puis de 10 centimes par litre jusqu'à la fin de l'année. "Une victoire collective suite à notre fermeté et notre exigence en faveur du pouvoir d'achat", a-t-elle justifié, promettant de "faire le bilan à l’automne des engagements pris par l’ensemble des sociétés concernées par ces résultats exceptionnels et hors normes".
J’en ai assez que mon pays soit le champion du monde des taxes."
Bruno Le Maire
Dans la semaine, un député promoteur de la taxe laissait entendre que cette mobilisation avait pour but de "faire bouger les lignes et les énergéticiens". Mais difficile de ne pas y voir également l'effet des nouvelles déclarations très fermes de Bruno Le Maire ce vendredi matin. "Taxe sur les superprofits, je n’aime ni le premier mot ni le second. Le premier parce que je n’aime pas les taxes, que j’en ai assez que mon pays soit le champion du monde des taxes et qu’à chaque fois qu’il y a une difficulté on répond une taxe, un impôt, un prélèvement obligatoire", a-t-il déclaré. "Quant aux superprofits, deuxième escroquerie intellectuelle. Il y a quelques entreprises, c’est vrai, dans le domaine de l’énergie, le raffinage, le transport maritime qui ont fait des profits importants", mais pas "l’immense majorité des entrepreneurs", a ajouté le locataire de Bercy.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement ferraillait avec ces quelques députés issus de l'aile gauche de la majorité qui souhaitaient imposer une "contribution exceptionnelle de solidarité" de 15% sur les bénéfices des "sociétés pétrolières et gazières, de transport maritime et de marchandises", qui "réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard d'euros". La ligne de défense du gouvernement était d'affirmer qu'un geste des entreprises aurait un effet immédiat sur le pouvoir d'achat, quand une taxe irait plus tard dans les caisses de l'État.
Cet amendement de la majorité rejoignait la position de la Nupes et du groupe RN. Les députés LR avaient également estimé que leur parti n'avait "aucune hostilité à ce que l'État, par la loi, mette davantage à contribution les pétroliers si c'est nécessaire". Ce qui faisait craindre au gouvernement qu'elle puisse être adoptée. Toutefois, il n'est pas exclu que ces groupes déposent eux-mêmes un amendement similaire à celui retiré par le groupe Renaissance.
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