Valéry Giscard d'Estaing visé par une enquête pour agression sexuelle

Publié le 11 mai 2020 à 18h40, mis à jour le 11 mai 2020 à 18h48
Valéry Giscard d'Estaing visé par une enquête pour agression sexuelle
Source : JACQUES DEMARTHON / AFP

JUSTICE - L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing est visé par une enquête pour agression sexuelle après une plainte déposée par une journaliste allemande qui l'accuse de lui avoir touché les fesses à plusieurs reprises lors d'un entretien en décembre 2018.

Une enquête a été ouverte contre Valéry Giscard d'Estaing. Le parquet de Paris a annoncé ce lundi 11 mai l'ouverture d'une enquête pour examiner la plainte d'une journaliste allemande qui accuse l'ancien président de la République de lui avoir touché les fesses lors d'une interview qui s'est  déroulée à la toute fin de l'année 2018. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a précisé le parquet. Contacté par l'AFP, l'avocat de l'ancien chef d'État n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.

Journaliste de 37 ans à la télévision publique allemande WDR, Ann-Kathrin Stracke a déposé une plainte le 10 mars contre l'actuel membre du Conseil Constitutionnel, aujourd'hui âgé de 94 ans, l'accusant de lui avoir posé la main sur les fesses à trois reprises lors d'une interview réalisée le 18 décembre 2019 dans son bureau parisien.

"Je suis heureuse d'apprendre que le ministère public a enregistré ma plainte pénale et a décidé d'ouvrir une enquête", a réagi Ann-Kathrin Stracke auprès de l'AFP. "Je suis, bien entendu, à la disposition de la justice française dans le cadre de cette enquête", a-t-elle ajouté. "J'ai décidé de raconter mon histoire parce que je pense que les gens doivent savoir qu'un ancien président français a harcelé sexuellement une journaliste, en l'occurrence moi, après une interview", avait-elle expliqué jeudi à l'AFP, confirmant l'information de cette plainte dévoilée la veille par Le Monde et le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Une situation "très dégradante" pour la journaliste

Les faits se seraient produits le 18 décembre 2018 pendant une interview de Valéry Giscard d'Estaing, à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance d'Helmut Schmidt, ex-chancelier allemand qu'il a côtoyé au cours de son mandat à l'Élysée (1974-1981). "Après l'interview, j'ai demandé à pouvoir faire une photo avec M. d'Estaing et mes collègues. Cette photo a été prise par son assistante qui était dans la pièce. J'étais debout à gauche de 'VGE' et, pendant la photo, il a mis sa main sur ma taille gauche, qui a ensuite glissé plus loin vers mes fesses et est restée là", a déclaré Ann-Kathrin Stracke à l'AFP.

Une situation qui se serait répétée à deux reprises, assure-t-elle : lors d'une nouvelle photo et alors que Valéry Giscard d'Estaing lui montrait des anciennes images de lui aux côtés d'autres chefs d'États ou de sa famille. "J'ai encore essayé de le repousser, mais je n'ai pas réussi", a-t-elle précisé. Pour se libérer de cette situation qu'elle qualifie de "très dégradante", elle affirme avoir obtenu l'aide de son cameraman qui, renversant un abat-jour et plaçant une chaise entre l'ex-président et elle, aurait cherché à faire diversion.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info